Shôjo en huit volumes, Seiho men's school!! présente une particularité bien spéciale: le manga ne possède en effet que des héros masculins! Pas de fleurs, de bonbons et de rose, c'est la vision de l'amour par des adolescents en manque de filles mais pleins d'hormones que nous offre Kaneyoshi Izumi la maman de 100% Doubt!. Ce tome un, divisé en quatre histoires nous permet de faire connaissance avec les protagonistes assez variés en nous présentant des visions comiques et parfois crus de l'amour selon les mecs. L'auteure n'hésite d'ailleurs pas à parler d'inceste en mettant en scène dans les deux derniers chapitres des personnages amoureux de leurs soeurs. Exercice dans lequel elle se débrouille plutôt bien, faisant ressortir le conflit entre les sentiments et le regard des autres d'une manière douloureusement douce. Mais qui dit internat réservé aux garçons, dit forcément attirance masculine. Seiho men's school ne déroge pas à la règle en disséminant ça et là quelques touches d'atmosphère Boy's love. Aucune relation, mais quelques coups de cœur de garçons envers certains de leurs camarades. Un élément qui apporte des situations assez drôles. Seiho men's school casse également tous les clichés du shôjo en ce qui concerne le mec parfait. Puisqu'il n'y a pas de filles, la gente masculine se laisse aller sans se soucier de son image. Un rafraichissement certain devant la prolifération des titres fleurs bleues. Mais si Seiho men's school mérite d'être souligné grâce aux points cités ci-dessus, il reste que le titre n'est pas transcendant. On assiste à un manque certain de dynamisme qui empêche de voir très loin et donne une fausse impression de lenteur. Comment la mangaka va t-elle pouvoir se renouveler? Va t-elle trouver des scénarios dignes de l'idée de départ? Cela, seul l'avenir nous le dira. En tout cas, le manga fait passer un bon moment et c'est tout ce qu'on lui demande. Kaneyoshi Izumi peut aussi se targuer d'avoir un trait très frais et expressif. Sans exagération dans les trames, le dessin est agréable à l'œil, rond et aérien et offre des cases plus que satisfaisantes. Des quatre histoires présentent dans ce premier tome, seul les trois premières concernent Seiho men's school. La dernière, étrangement intitulée Le royaume des lapins est une nouvelle indépendante qui finit le manga de manière douce malgré un thème singulier qui pourra en déranger certains. De quoi insinuer une discrète envie de voir ce que la mangaka nous réserve par la suite...