Second titre de la collection Soleil Flottant de nobi nobi !, L’oiseau rouge est une création de l’éditeur avec au dessin la chinoise Nancy (Xioxi de son vrai prénom) Zhang et au scénario Céline Lavignette-Ammoun, ancienne professeure de philosophie et désormais éditrice de manuels scolaires et auteure de livres pour enfants. La petite Shizuka se sent seule. Sous un cerisier où elle vient en aide à un oiseau rouge, elle fait le vœu d’avoir une amie. Le lendemain, elle retrouve sous ce même cerisier une jeune fille en kimono, Akiko. Et alors qu’elle doit déménager prochainement, Akiko emmène Shizuka dans un monde mystérieux à la découverte des kamis… Récit sur l’amitié et le respect de la nature, L’oiseau rouge est une œuvre « d’inspiration japonaise » comme le souligne l’éditeur. Si le dessin de Nancy Zhang est sympathique bien qu’un peu terne niveau couleurs et contrastes (on préfèrera celui d’Ein Lee dans Princesse Pivoine), le récit a lui l’énorme défaut d’être très (trop ?) « japonisant ». Ce qui en vient à nous demander si la stratégie de l’éditeur concernant cette collection est la bonne. En effet, alors que la dessinatrice est chinoise et la scénariste française, le texte met en scène Shizuka et Akiko. Jusque-là, rien de bien gênant. Mais l’arrivée d’Akiko s’accompagne de l’apparition des suffixes japonais qui passent ici assez mal. Shizuka-chan par-ci, Akiko-chan par là, Daiboku-san… On a ensuite droit à des « arigatô » ou encore « sayonara » en plein milieu de phrases tout en français. Rappelons tout de même que le titre est destiné à des enfants de 6 ans et plus et que cela ne semble pas vraiment adapté au lectorat visé. Même si le contenu est très sympathique et plutôt bien tourné, le lecteur ressort du titre légèrement déçu de cette japonisation à l’extrême d’un récit qui n’en avait absolument pas besoin. Côté édition, nobi nobi ! nous offre toujours un travail d’excellente qualité et tout simplement irréprochable. Sur un thème très courant et avec un dessin sympathique, L’oiseau rouge pèche par le désir de son auteure de « japoniser » son récit à tout prix. On en ressort finalement assez déçu malgré des qualités évidentes.