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Critique de Element R #1

par ivan isaak le ven. 4 févr. 2011 Staff

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Glénat, via sa filiale Vents d’Ouest, décide de se lancer dans la création de manga « à la française » avec Element R, de Cédric Mayen (scénariste), Arnaud Tribout et Thomas Bouveret (dessinateurs). Se disant eux-mêmes fortement influencés par le manga, leur objectif (celui de Thomas Bouveret en tout cas, initiateur du projet) est de créer un format de type hybride, alliant manga, comics et BD. Ryuga est un élémentaire de l’air vivant à Léolia, la cité de l’air. Avec certains de ses camarades, il est à l’origine d’une rébellion ayant pour but la libération des élémentaires afin que ceux-ci puissent mener la vie qui leur plait, en allant notamment dans le monde extérieur, le notre. Rattrapé, il est emprisonné jusqu’à ce que le gardien élémentaire, Zäzël, décide de le libérer afin de ramener à Léolia les anciens camarades de Ryuga, en liberté à l’extérieur. En effet, avec un grand nombre d’élémentaires de l’air ayant fui Léolia, l’équilibre des éléments est fortement menacé… Ne tentons pas d’instaurer un faux suspense : ce nouveau global manga est une énorme déception, tant au niveau du scénario que du dessin (sans compter sur le rapport qualité d’édition/prix). Si les auteurs (l’idée originale provenant de Thomas Bouveret et ayant été retravaillée par Cédric Mayen pour la création de la série) ont bien tentés d’offrir une histoire originale aux multiples mystères devant intriguer le lecteur, nous sommes tout de même très loin de la pub faite par leur éditeur qui parlait d’un récit « inspiré de Fullmetal Alchemist » et possédant « l’imagination débridé caractérisant les scénarios japonais ». On se demande même si l’éditeur a lu le titre avant d’en faire la promotion de cette manière… Offrant des transitions très téléphonées, des affrontements incroyablement brouillons, une évolution du scénario qui semble parfois être inventée progressivement, le seul réel intérêt qui demeure à la lecture de ce premier volume est la véritable identité de Nina, personnage sorti de nulle part pile au moment où il fallait… Malgré tout, l’ensemble aurait pu se lire comme beaucoup d’autres titres si le dessin avait été de qualité, ou tout de moins d’une qualité correcte. Mais nous en sommes très très loin, alors que ce sont deux dessinateurs qui travaillent conjointement sur la série. Avec des scènes d’action illisibles et qui font terriblement amateur, des proportions aléatoires, des trames mal choisies, des reflets peu pertinents, des visages peu esthétiques e bien d’autres défauts, il y avait bien longtemps qu’un titre ne nous avait pas offert une si faible qualité graphique (depuis un autre global manga à la française sans doute, avec R.I.X. des éditions Akai). Seule l’illustration de la couverture et quelques décors méritent le coup d’œil, mais c’est bien trop peu. Reste finalement l’édition. Avec son format identique à celui des éditions perfect de Glénat, on s’attend à une qualité équivalente. Et là encore, grosse déception. Aucune page couleur, pages souples comme n’importe quelle autre édition, des bonus réduits au strict minimum (quelques lignes sur chaque auteur, une présentation rapide du monde et des personnages, même ceux dont nous savons encore peu de choses…), le titre ne mérite bien évidemment pas les 10€55 qu’il faudra débourser pour se le procurer. Prenant (définitivement ?) la première place du classement des plus mauvais titres de l’année 2011, Element R part déjà avec une belle longueur d’avance sur ses éventuels concurrents tant il cumule les mauvais points sans en additionner de bons. A éviter absolument, sauf si vous faites partie de la famille des auteurs ou que vous souhaitez à tout prix, par principe, soutenir la « production » française de manga. Un ratage (presque) complet.

En bref

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