Glénat et Kana continuent leur petite « guéguerre » au sujet de la publication des titres de Shotaro Ishinomori. Après, entre autres, Sabu et Ichi d’un côté et Cyborg 009 de l’autre, c’est Glénat qui publie une nouvelle série de l’auteur avec Le voyage de Ryu. Comptant 5 volumes d’environ 350 pages, le titre fait partie des références de la science-fiction et n’est pas totalement inconnu un France puisque son adaptation animée, sous le titre « Nolan», était diffusée à la télévision sur la 5 au début des années 90. Après un long sommeil cryogénique, Ryu se réveille dans le vaisseau spatial Fuji sur une planète inconnue. Alors qu’aucun autre passager ne semble avoir survécu, il se souvient être monté clandestinement à bord de ce premier voyage vers la 5ème planète du système solaire de Sirius en 2020. Sortant explorer cet endroit étrange, il tome successivement sur un tigre à deux têtes, des arbres carnivores, des chauves souris géantes… Après quelques observations, il se rend compte que la planète sur laquelle il est est bien la Terre et que la race humaine semble avoir disparu suite à une guerre atomique. Sa rencontre avec Maria et Jimmy, des humains nés dans l’espace, lui redonnera du courage… Malgré ses quelques 350 pages, le premier tome du voyage de Ryu se lit d’une traite et sans le moindre ennui. Auréolé d’une certaine renommée, le titre de Shotaro Ishinomori semble contenir tout ce qui a fait de cet auteur une référence : histoire rythmée, scénario captivant, imagination débordante, graphisme léché (malgré l’âge de l’œuvre – plus de 40 ans) notamment en ce qui concerne les décors, très détaillés… Porteur d’un message dont l’écho est très fort vu les évènements en cours au Japon, les réflexions sur la nature humaine, sa soif de pouvoir, son respect pour les autres espèces, sont amenées avec finesse et passent parfaitement. On est rapidement surpris par les différentes « espèces » que nous présente Ishinomori, tout comme on l’est lorsque l’un des personnages principaux perd la tête. Le lecteur se retrouve rapidement à la dernière page, sans avoir eu le temps de détourner son attention du récit. Côté édition, on regrettera que Glénat ait préféré un format type Ashita no Joe plutôt que Cyborg 009, plus « classe ». Excellente lecture de bout en bout, ce premier tome du Voyage de Ryu est une très bonne surprise et pourrait redorer un peu le blason d’un auteur peu connu dans l’Hexagone. Malgré ses 40 ans d’âge, les thèmes abordés sont toujours d’actualité et le récit n’a rien perdu de sa force. Un très bon début.