Voici donc la première série du nouvel éditeur, Ototo manga, qui n'est autre que le "petit frère" de Taifu Comics, Ototo ayant été créé pour séparer la frange "adulte" du catalogue de son ainé (constitué essentiellement de yaoi et de hentai) d'une frange plus "tous publics". Trois collections au programme, classique, avec des "labels" shonen, shojo et seinen. Welcome to Hotel Willimas Child Bird (et oui, un nom de série à rallonge...) est donc le premier titre de l'éditeur, un shojo. Adaptation apparemment très libre du roman de Yukako Kabei (qui considère que son récit possède une atmosphère plus sombre et étouffante que le manga) par Rihito Takarai (dessinateur de Seven Days), WTHWCB nous fait suivre la jeune et jolie Kizuna, dont le hobby consistant à dépouiller de riches hommes après les avoir aguiché représente le quotidien. Si la couverture et la première page couleur nous montre un graphisme très fin et tout en douceur, le contenu est un peu plus terne malgré une finesse toujours présente. Rihito Takarai possède un sympathique coup de crayon et son trait, s'il n'est pas parfait, se situe tout de même dans la moyenne haute. On reste par contre un peu plus réservé quant au contenu de ce premier volume, qui offre un étrange mélange et laisse une impression mitigée, malgré un intérêt certain pour le fond. La situation d'origine, avec notre héroïne empêtrée dans son "jeu" avec ses amies, semble en effet passer beaucoup trop vite au second plan, comme par magie, avec l'apparition dans la vie de Kizuna de Yuki et Yusei. Le personnage de Yuki n'est également pas totalement satisfaisant et le choix effectué par l'auteur ne comporte que peu d'intérêt réel. Par contre, la façon dont la relation entre Yusei et Kizuna se noue, la part d'ombre de chacun des protagonistes et l'atmosphère globale de l'oeuvre confèrent au titre une certaine aura qui en rend la lecture agréable... jusqu'aux dernières pages où on a du mal à comprendre le côté "étrange" que prend l'intrigue. La suite nous permettra peut-être de mieux apprécier ce changement de ton mais pour l'instant, le résultat atténue le plaisir de lecture malgré une fin intéressante pour le futur (concernant Yusei). Avec une atmosphère bien à lui, WTHWCB possède ce petit quelque chose qui incite à la lecture de la suite. L'effet yoyo du récit devra néanmoins disparaitre rapidement car, avec seulement 3 volumes, tant d'inconstance dans l'intrigue ne peut que nuire à terme. Du potentiel donc, qui ne demande qu'à être totalement exploité par la suite.