Après 7 milliards d'aiguilles, série prometteuse mais dont le déroulement et la conclusion n'ont pas été à la hauteur des espérances entrevues au début du titre, Nobuaki Tadano revient chez Doki Doki avec une nouvelle série courte (3 tomes), Ethnicity 01. Ethnicity 01 est un récit d'anticipation et de science-fiction, thèmes assez étrangement peu exploités en manga. Ce premier tome qui fait figure d'introduction nous plonge finalement rapidement dans le bain, avec présentation des personnages principaux (Niko et Astha) et mise en place de l'univers : suite aux bouleversements climatiques, à la famine, la guerre et une démographie frénétique, des mégapoles refermées sur elles-mêmes ont été construites à travers le monde et un contrôle des naissances adopté à l'unanimité. Pour assurer la sécurité des cités, les habitants possèdent des "points de citoyenneté", qui diminuent avec les actes contraires aux règles, les contrevenants risquant de la diminution de leurs droits (utilisation des transports en commun) à l'exil pur et simple. Accompagnée de son E-Pet, Kuné La jeune Niko, élève modèle de Sensoram, va voir sa vie bouleversée le jour où elle va s'intéresser d'un peu trop près à Astha, un camarade de classe, qui va le mener jusqu'aux "zones blanches" et aux "craches-mort"... Comme dans le premier volume de 7 milliards d'aiguilles, Nobuaki Tadano nous happe immédiatement dans son récit et dans son monde avec de premier volume. Très efficace dans le fond et la forme, le titre titille subtilement l'intérêt du lecteur en donnant ce qu'il faut d'informations nécessaires à la compréhension du monde de Sensoram et en laissant suffisamment de zones d'ombre et de questions pour qu'il se sente intrigué. Le cliffhanger est d'ailleurs insoutenable et les questions se succèdent dans notre esprit quant aux possibilités pour la suite du récit... Graphiquement, les lecteurs de 7 milliards d'aiguilles ne seront pas dépaysés et seront sans doute rassurés de voir qu'il n'y a pour le moment pas d'êtres formés d'amas de chair difformes dans ce tome. Le graphisme de l'auteur reste égal à lui-même, clair, épuré, précis. Les décors sont présents, les scènes d'action réussies. Bref, un travail d'ensemble de qualité comme pour la précédente oeuvre du mangaka. Plein de promesses, Ethnicity 01 commence comme 7 milliards d'aiguilles. La grande différence avec la précédente oeuvre de Tadano réside dans le fait que cette fois, la suite est fortement attendue et les possibilités multiples. Il va désormais falloir confirmer tous ces espoirs dans la suite, qui devra de toute manière aller à l'essentiel : il s'agira déjà de l'avant-dernier volume. Une très bon début, pour un auteur décidément à suivre.