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Critique de Charming a penniless writer

par Sherryn le ven. 6 avril 2012 Staff

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Kan est un jeune homme fauché dont les sourires lui permettent de survivre en s’attirant les faveurs des commerçants du quartier. Si la situation s’apparente à un cliché (observable, notamment, dans Tarô Yamada ou encore Silver Diamond), elle n’est cependant qu’une façade : en effet, ces sourires sont calculés. En réalité, Kan n’est pas vraiment heureux, et quand surgit un personnage qui lui adresse une forme de chantage, il cède sans hésiter pour assurer sa survie malgré ce qui lui est demandé. Sans être mauvais, il n’est pas aussi naïf qu’il s’en donne l’air. En ce sens, il s’agit d’un personnage moins lisse que l’on aurait pu s’y attendre. De même, le synopsis qui consiste à faire découvrir le secret de quelqu’un par quelqu’un d’autre, qui va s’en servir pour arriver à ses fins par la « force » (choisissant par là même la solution de facilité), mais dont on découvrira bientôt les véritables sentiments, n’est pas franchement original. Quiconque a déjà lu un certain nombre de yaoi voit déjà le synopsis général se profiler… et pourtant, une fois de plus, la mangaka parvient à nous surprendre en nous offrant une fin qui, si elle peut paraître un peu trop gentille et facile, ne correspond pas forcément à nos prévisions. Une surprise plutôt agréable s’il en est, puisque l’auteur parvient à nous surprendre tout en respectant pleinement l’esprit et la plupart des codes du yaoi (notamment, citons-le, le fait que tous les personnages soient gays, ou en tout cas que l’homosexualité semble tout à fait naturelle pour chacun d’eux). En trois chapitres, il n’y a guère la place d’approfondir réellement l’intrigue, c’est pourquoi de la lecture générale on gardera dans l’ensemble une impression de légèreté. Pourtant, la mangaka parvient à placer quelques thèmes dans le but de générer un minimum d’émotions, de façon plutôt équilibrée puisqu’elle évite le pathos – on peut dire que le traitement choisi convient bien, proportionnellement, à la taille de l’histoire. La première histoire courte qui suit est liée à l’histoire principale par ses protagonistes. Elle fait réapparaître le boucher et le poissonnier, en rôles secondaires cette fois, surtout pour le premier. Cette extension, courte mais bénéficiant d’un rythme qui rend la lecture agréable, permet de conclure par un happy end encore plus poussé que l’autre. Ça fait un peu « tout le monde il est beau, il est gentil », mais quand on est fleur bleue, ça marche. La seconde histoire courte est quant à elle totalement indépendante. Elle raconte l’histoire d’un homme au handicap surprenant, puisque le café provoque chez lui un état d’ivresse important. Si le synopsis est indéniablement tiré par les cheveux, son traitement très naturel fait qu’on cesse assez vite de froncer les sourcils, pour juste se laisser porter par les tribulations du personnage. Les sentiments, gays qui plus est, paraissent tomber du ciel mais le récit se targue d’une explication finale, qui permet d’atténuer cette impression tout en laissant le lecteur à ses rêves… Il n’y a pas grand-chose à dire sur le dessin. Il correspond à la moyenne des shôjo ou yaoi : lisse, agréable à l’œil sans se détacher particulièrement de la production habituelle. Sans être exceptionnel, Charming a Penniless Writer reste un yaoi tout à fait lisible. Son public cible : les fans de yaoi avant tout, qui se délecteront d’un titre respectant leurs attentes tout en leur offrant par certains aspects une certaine originalité, grâce à laquelle ce one-shot pourrait bien mériter l’attention. Il existe en effet tant d’autres séries rendues fades par leur scénario intégralement copié-collés de stéréotypes préexistants, que ce manga-là pourrait bien aller jusqu’à mériter l’attention.

En bref

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