Après la disparition de Kaname, Yûki se doit de prendre la tête de la famille Kuran, mais elle est bien loin d'avoir la prestance de son frère. Les vampires deviennent de plus en plus difficiles à maîtriser ; malgré tout, Yûki fait des efforts et tente de ressusciter la Night Class afin de sauvegarder le pacte de la famille Kuran avec les humains... Ce tome a le mérite de donner davantage d'importance à Yûki, un peu obligée de se mettre enfin un peu en avant. Évidemment, elle reste celle qu'elle est, donc elle y arrive mal car elle n'a pas la carrure pour ça, mais c'est agréable de la voir tenter d'avancer. Par contre, ceux qui avaient espéré un peu d'action suite à l'acte de Kaname dans le tome précédent en seront pour leurs frais : ce volume reste fidèle à la série en proposant une narration très lente et molle, où on manquerait de s'endormir sur les pages tellement il ne se passe rien. Ce n'est pas que les événements manquent à l'histoire, mais plutôt que c'est raconté sans dynamisme, et seule l'ambiance un peu inquiétante permet de sauvegarder un intérêt à la lecture. Sinon, le rythme particulièrement soporifique aurait tôt fait d'anesthésier le lecteur... Les personnages dévoilent un peu leurs intentions, et il y a quelques révélations, et d'autres encore qui réapparaissent, mais dans l'ensemble cela fait vraiment, vraiment peu. Si on prend leurs temps de présence à chacun, en fin de compte on peut les considérer comme étant tous quasi-absents, ce qui est vraiment dommage car en fin de compte on reste avec une légère impression de "lire pour rien". Néanmoins, on peut relever que le style de Matsuri Hino est plus fluide à lire que dans le tome précédent, et qu'il y a moins de cases inutiles, même si un trop grand nombre montrent juste des arrêts sur image et contribuent à ralentir le rythme général. Le dessin reste très beau, avec beaucoup de détails et de nuances de gris, et une mise en page esthétique des plus soignées. Sur ce plan. la série demeure très satisfaisante. On avance donc, lentement mais sûrement. Ces pas de fourmis, qui font qu'on referme chaque tome avec une impression de frustration et un net sentiment de "pas assez", devraient malgré tout mener à quelque chose au final, du moins on l'espère.