Après son excellent Seven Days, Rihito Takarai était attendu au tournant. Et il est satisfaisant de constater que bien qu'il n'atteigne pas forcément le niveau de son prédécesseur, Seule la fleur sait tient ses promesses. Avouons-le, il n'est pas simple de s'y retrouver au début, où on se retrouve face à trois personnages dont on ignore d'abord qui sont les deux principaux. Le récit ne tarde cependant pas à se clarifier par la suite. De même, la partie centrée sur les rêves de l'un des protagonistes manque de réalisme, néanmoins elle offre une introduction vers une histoire tout en douceur que l'on a beaucoup de plaisir à suivre. Après un début plutôt hésitant donc, on se plonge dans une intrigue où la délicatesse prime. La poésie dégagée par les planches est en adéquation avec le rythme de la narration, indolent et tendre, pour ainsi dire à fleur de peau. Les relations entre les protagonistes se tissent avec douceur et affection. Pour être franc, elles frôlent quasiment le surréalisme par leur côté idéalisé, mais le résultat se révèle agréable et fascinant, d'autant que les réactions des personnages face à telle ou telle révélation s'avèrent plutôt crédibles. Premiers contacts, premier baiser, et le thème des fleurs qui symbolise la sensibilité de l'oeuvre : le rythme tranquille respecte la poésie de l'ensemble. Les événements s'enchaînent avec indolence, mais se montrent suffisamment fascinants pour retenir l'attention. La recette proposée par ce tome pourrait se résumer par : juste ce qu'il faut d'irréalisme et d'équilibre pour faire rêver et bouleverser. Et ça fonctionne : malgré un incipit confus, on se laisse lentement envoûter au fil des pages. Une bonne surprise donc, on espère que la suite sera à la hauteur.