C'est toujours un plaisir de retrouver l'univers graphique de La balade de Yaya. La balade de Yaya, c'est en trait assez rond, des colorations tout en douceur et de grandes cases qui savent mettre le dessin en valeur, ainsi qu'un format à l'italienne inhabituel pour les lecteurs de manga que nous sommes mais tout à fait agréable et sur lequel on retrouve le même confort de lecture. Après des aventures parfois rocambolesques auxquelles il était possible de moins accrocher qu'au début de la série, cette dernière retrouve toute sa saveur avec un contexte très réaliste et une certaine dureté. La maladie de Tuduo est l'occasion pour lui de resserrer ses liens avec Yaya, et les deux enfants échangent des propos d'une certaine gravité. Yaya fait aussi preuve d'un caractère à la fois plus mature et plus affirmé quand elle tente de donner à Tuduo une certaine leçon de confiance. Cependant, le contexte d'ensemble reste la guerre, et même si la BD ne montre pas d'horreurs visuelles, la dureté de celle-ci reste constamment en arrière-plan et déteint sur l'ensemble des intervenants, qu'il s'agisse des personnages principaux, des personnes qu'ils rencontrent ou de protagonistes figurants que l'on ne reverra pas forcément. À cet égard, la fin du tome se montre particulièrement émouvante en montrant une forme de "trahison compréhensible", un peu comme dans Le tombeau dans lucioles où l'on voit la tante mettre à la porte les deux enfants qui ne sont pas les siens afin de protéger sa propre progéniture... La volume s'achève sur un certain suspens. On attend le suivant !