Bloody Cross poursuit son chemin de croix (et hop, un jeu de mots pourri pour commencer !) avec ce 3ème volume qui ne réussit pas à remonter le niveau global du titre, toujours aussi décevant. Commençons par le bons points : le récit est rythmé ! Non pas que le scénario nous offre des rebondissements crédibles à la pelle et de quoi éveiller notre intérêt et notre intellect mais la lecture de ce tome se fait assez machinalement, mécaniquement, sans que l'on ressente un ennui profond et une envie d'aller voir ailleurs si le soleil pointe le bout de son nez en cet été pluvieux. En soi, rien de bien folichon donc, mais c'est déjà pas mal. Pour le reste, pas grand chose à retenir de ce nouveau tome. La première relique, la seconde relique, Tsukiyama qui meurt puis revis, un stigmate qui apparaît, disparaît, réapparaît, des "gentils", des "méchants", un nouveau sang-mêlé, avec le stigmate qui va bien, un nouveau duo... Bref, une grosse routine, un récit qui coule de manière purement industrielle et sans réelle imagination : c'est plat, très plat, affreusement plat. Le pire, c'est que l'ambiance devrait être plutôt sombre. En tout cas, l'univers posé et les divers éléments de l'intrigue semblent parfaits pour instaurer ce type d'ambiance. Mais ce n'est apparemment pas du goût de l'auteure, qui use et abuse de scènes humoristiques un peu lourdes à la longue... Est-ce que Shiwo Komeyama rattrape le coup graphiquement ? Pas vraiment. Hormis l'absence de réel style, c'est surtout l'omniprésence de fonds blancs récurrents qui renforce l'impression de vide laissée par le scénario. Et comme, en plus, le chara-design est impersonnel et fade, difficile de considérer l'aspect graphique comme un point fort du titre malgré un style globale de qualité. Mais il y a une différence énorme entre un bon dessinateur et un bon mangaka... En 3 volumes, Bloody Cross a confirmé l'impression laissée au départ. Largement dispensable, la série n'a pas grand chose à apporter niveau scénario et n'est pas en mesure de se démarquer graphiquement. Bref, les fans du genre, comme souvent, pourraient y trouver leur compte. Mais pas les autres, comme souvent également.