Au feuilletage, il est difficile de croire que Love so life est le premier manga de Kaede Kouchi. Le style paraît en effet tellement maîtrisé qu'il attire l'oeil immédiatement. Là où certain(e)s mangaka doivent sortir plusieurs volumes reliés avant de voir leur trait s'améliorer, Kaede Kouchi fait tout de suite preuve d'un graphisme splendide et régulier, à 100% dans la mouvance shôjo. La mangaka maîtrise aussi très bien les trames, de sortes que les planches sont très agréables à l'oeil, et gère plutôt bien la mise en scène. Les cases sont très expressives et la narration réussit à transmettre de l'émotion. Les gags fonctionnent et la lecture est légère, très fluide. Les pages se tournent sans que l'on ne voie guère le temps passer. Notons aussi ses personnages attachants. Le caractère optimiste de Shiharu en fait quelqu'un de très sympathique et les enfants donnent au manga une touche d'originalité et de fraîcheur. L'histoire d'amour n'est pas (encore ?) au rendez-vous, de sorte que le récit repose pour le moment sur d'autres ficelles scénaristiques. Et à vrai dire, c'est bien dans la continuité que l'on trouve quelques faiblesses à Love so life. On nous narre pour l'instant le quotidien de la "famille d'adoption" de Shiharu ; mais les chapitres distillés dans ce tome ne contiennent pas vraiment de fil rouge. Surtout, la mangaka grille les idées à une telle vitesse que l'on se demande ce qu'il lui restera pour la suite. Remise d'un double des clefs dans le chapitre 2, Noël dans le chapitre 3, Nouvel an dans le chapitre 4... Autant d'étapes qui habituellement ne sont distillées que petit à petit, au fil des tomes. En l’occurrence, les "grands événements" alternent à une telle vitesse que l'on ressent un certain manque de développement dans l'histoire, comme s'il manquait des étapes de quotidien chez les personnages. La série se poursuit cependant sur de nombreux tomes, on peut donc présager que la mangaka aura appris à rééquilibrer les comptes et à mieux répartir ces étapes, par ailleurs assez stéréotypées, et sur lesquelles une série ne saurait reposer intégralement. On attend donc de voir quelles idées elle mettra en place dans les volumes suivants.