Les deux premiers tomes présentaient des récits réalistes à la psychologie tourmentée, et pas vraiment d'histoire d'amour, ce qui faisait de ce manga une série originale et poignante. Avec ce troisième volume, la série reprend des sentiers plus classiques, voyant de fait son intérêt s'amoindrir quelque peu. Une romance s'esquisse en effet entre Kaname et Sôichiro, qui n'est plus basée sur la maladie du premier mais repose bien sur des bases sentimentales. On retombe donc dans un schéma incestueux plus conventionnnel. De plus, un personnage tertiaire, un acteur arrogant jouant un rôle auprès de Sôichiro, décide de leur mettre des bâtons dans les roues en s'intéressant à ce dernier, ce qui là aussi sonne un peu trop rebattu. Kaname semble décidé à prendre le taureau de sa maladie par les cornes, et si l'on se réjouit de le voir faire autant d'efforts pour s'améliorer, on reste cependant sceptique face à la rapidité de ses progrès, quand bien même l'intensité de la difficulté reste bien exprimée. Graphiquement, Hirotaka Kisaragi déçoit légèrement par un trait qui a un peu perdu de sa superbe, même s'il reste beau dans l'ensemble mais les tomes précédents paraissaient meilleurs. La narration, par contre, conserve une immense fluidité de lecture et beaucoup d'efficacité dans l'expression des scènes les plus poignantes ou intenses. En termes de romance, cela reste un bon yaoi, même si l'orientation est différente des premiers volumes. Le niveau n'est pas le même, mais ça ne veut pas dire que c'est mauvais, loin de là, et la lecture se poursuivra indéniablement avec plaisir.