Un très bon opus dans lequel Julietta Suzuki concilie une intrigue dense et pleine de rebondissements à un traitement subtil des personnages et de leurs sentiments. On retrouve Nanami dans le pays des ténèbres, sur lequel on ne découvrira pas grand chose au final, mais qui sera l'occasion pour la jeune fille de démontrer son courage et de faire une nouvelle preuve du bien-fondé de son inaltérable optimisme. Il faut dire que la série a toujours privilégié le soin accordé aux protagonistes et leur évolution plutôt que juste nous présenter des créatures fantastiques en pagaille. Ainsi, dans cet opus, on apprend à découvrir Kirihito, un protagoniste de prime abord antipathique mais dont le développement ne tarde pas à nous le rendre sympa. Il y a pas mal de zones d'ombres floues autour du sentiment de Kirihito envers Nanami, si bien qu'il y a fort à parier que l'on n'ait pas fini d'entendre parler de lui. Surtout, en plus de titiller l'attention, sa relation avec Nanami permet de rebondir sur une autre, des plus intéressantes elle aussi : la relation de Tomoe envers Nanami. Jusqu'à présent, notre cher renard messager s'était toujours bien fichu des sentiments de Nanami à son égard, mais la savoir en danger, puis se séparer d'elle pour lui venir en aide, vont l'amener à s'interroger de manière plus réfléchie. Autant dire qu'il s'agit d'un passage des plus intéressants pour la lectrice qui n'attend que ça ! Stylistiquement, la qualité de Divine Nanami ne diminue pas d'un iota. Evidemment, c'est très féminin, mais considérer ce terme comme un défaut serait du sexisme avéré. Pour qui adhère à ce style, le graphisme est une merveille, ni plus ni moins. La mangaka maîtrise parfaitement les trames, le découpage et dose l'humour et l'émotion avec un équilibre admirable. La lecture de ce manga reste donc un plaisir constant, et chaque tome nous apporte ce petit plus surprenant grâce auquel on se dit que même si la série est longue, l'histoire ne patine pas. Parmi les séries en cours, Divine Nanami est sans conteste l'un des shôjo à suivre.