N'ayant pas lu le roman, c'est avec intérêt que je me suis orientée sur le manga afin d'accroître ma culture générale. C'est donc avec le regard de quelqu'un ne connaissant pas (ou si peu) l'oeuvre d'origine que j'ai lu ce volume. La première chose à dire, c'est que s'il y a bien un point sur lequel cette adaptation rend honneur au roman de base, c'est bien au niveau du graphisme. Le style shôjo, romantique par définition, est parfait pour retranscrire la France des siècles passés, et Chiho Saitô n'a pas ménagé ses efforts pour offrir des dessins détaillés et précis, où chevelures, costumes, décorations de chambre ou encore bâtiments bénéficient d'un souci du détail poussé. La lecture est donc un régal pour les yeux ! Pour l'histoire, par contre, on sait qu'elle n'est pas simple, eh bien cette version manga ne la simplifie pas du tout. À vrai dire, on aurait apprécié une présentation des personnages au début, car ils sont nombreux et il n'est pas aisé de les retenir tous (d'apparences et de noms) du premier coup lors de leurs apparitions successives, et encore moins de retenir qui est qui pour qui est veut quoi. Si on apprécie leur richesse psychologique et la complexité de leurs manigances, qui semblent avoir été bien retranscrits, on est par contre vite perdu par cette profusion d'informations. Mais adapter un roman, qui plus est un tel roman, n'est jamais simple et dans l'ensemble, la mangaka s'en sort plutôt bien. Il faut dire qu'elle a choisi de travailler sur cette version manga par intérêt personnel, et non sur commande. Et c'est finalement avec plaisir que l'on découvre cette adaptation d'un classique français nettement mieux dessinée que ceux de la (très bonne à part ça) collection "Classiques".