On l’aura attendu, ce onzième volume ! Alors que le tome 10 s’était arrêté au cœur d’une action cruciale, une petite remise à niveau pour bien se remettre les événements en tête peut s’avérer utile. Alors que les révélations se sont succédées avec la vérité sur la prophétie ayant opposé Rimudo et le roi Temudan, le lien entre celui-ci et son frère Tegil, et le passé d’Hargas et son jumeau Tegu qui constituent les deux moitiés de l’étoile Urumiya, les conséquences de la confrontation de tous ces personnages constitue un cocktail explosif. Au menu, donc : beaucoup d’action, du bruit, de la fureur, de la passion. Un grand nombre d’événements majeurs se succèdent à une vitesse effrénée et rendent ce tome passionnant, car à chaque page s’y déroule quelque chose d’important. L’émotion, bien entendu, est également à son comble, dans un sens comme dans l’autre puisque les tragédies ne dissimulent pas entièrement certains faits heureux, tandis que l’accession de certains personnages à des secrets ou des vérités qu’ils ignoraient, les pousse généralement à se dépasser. Le style de Yuu Watase, qui s’est embelli avec les années, met parfaitement en scène cette intrigue agitée. Beaucoup de shôjo mangaka peinent à concilier les pages déstructurées typiques du genre avec le dynamisme qu’exigent les passages d’action ; ce n’est pas son cas. Sans jamais mettre de côté la recherche esthétique de l’emboîtement des cases, elle parvient à rendre ses scènes vivantes, intenses et émouvantes. Comme le graphisme est également superbe, chaque page est un vrai plaisir visuel. Stupéfiant sur le fond comme sur la forme, avec quelques passages qui s’emboîtent un peu trop bien mais justement grâce auxquels l’intrigue est à la fois fluide et rapide, cet avant-dernier volume constitue la clef de voûte de la série, et comme toute bonne conclusion, il se révèle impressionnant. Ne manque plus que la conclusion pour connaître le fin mot de l’histoire de la prêtresse de Gembu !