Après la bonne première impression du tome1, la suite devait d’être à la hauteur. Et c’est encore une fois un pari réussi pour Momoko Kôda. Hatori n’est pas l’héroïne de shojo qu’elle espérait et voit son amour d’enfance choisir une tout autre personne qu’elle. En effet, Rita et ce contre toute attente, se rapproche d’une fille plutôt ringarde qui va voler la vedette à Hatori et la reléguer ainsi au second plan. Mais l’arrivée d’un quatrième personnage, Hiromitsu va tout remettre en question dans le coeur de notre héroïne. Doit-elle encore s’accrocher à un amour possible avec Rita? Peut-elle tomber amoureuse de quelqu’un d’autre? No Longer Heroine est finalement un shojo psychologique sur les sentiments des adolescentes. Momoko Kôda a réussi à cerner les états d’âme souvent très compliqués des jeunes filles en matière d’amour. Cela aurait vite pu tomber dans la mièvrerie mais c’est loin d’être le cas. Elle a réussi à rendre une analyse intéressante et drôle de ce qu’est le cerveau d’une adolescente en pleine ébullition d’hormones. Evidement il fallait emmener un peu de concurrence à Rita qui a franchement paradé dans le tome 1. L’arrivée d’un deuxième «beau gosse» permet de mettre en difficulté le héros mais va également bouleverser notre héroïne. En effet, Hatori, comme (presque) toutes les adolescentes, à un coeur d'artichaut et tombe rapidement sous le charme d’Hiromitsu en espérant en même temps que cela rendra jaloux l’objet de son amour impossible. Malheureusement toutes ses manigances n’ont pas l’effet escompté et Hatori ne parvient pas à tirer son épingle du jeu, elle arrive même à empirer la situation. L’auteure n’hésite pas à montrer son héroïne sous des traits peu flatteurs mais qui démontrent de la versatilité des adolescentes lorsqu’elles sont sous l’emprise de l’amour. Hatori passe de la jeune fille éplorée à la mégère calculatrice avec une facilité inquiétante. Le nouveau personnage masculin est également très intéressant. Il a été pensé pour plaire aux lectrices mais dispose de ce caractère très suffisant et séducteur qui peut être pris à son propre piège assez facilement. Il donne vraiment envie de voir comment il va évolué dans les prochains chapitres. Mais celle qui reste une énigme pour Hatori (et le lecteur) est Adachi. Elle est impassible et cordiale avec notre héroïne et cela déstabilise réellement celle-ci. Heureusement, des moments de lucidité vont permettre à la jeune fille de faire une meilleure analyse de la situation. Même si l’idée de ce titre est originale, les codes du shôjo restent bien présents et ce n’est pas forcément pour nous déplaire, et le tant attendu triangle amoureux arrive d’une manière plus originale que d’habitude. No Longuer Heroïne continue de s’inscrire dans le shôjo moderne et donne réellement un coup de jeune à un style qui devenait dangereusement obsolète.