Et c'est reparti pour un tome qui, loin d'instaurer enfin un suivi à la série, alterne les petites histoires censées représenter le quotidien de nos héros. Les quatre chapitres de ce volume mettent en scène un faux rendez-vous pour un mariage arrangé dans le but de rendre Isshin jaloux, un rendez-vous de celui-ci avec une copine de Haruru (qui rendra cette dernière jalouse), puis les tribulations d'Haruru qui s'est faufilée dans l'école pour garçons d'Isshin et s'y retrouve « coincée », alors qu'on ne doit surtout pas découvrir qu'elle est une fille. Comme vous avez pu le constater, les intrigues sont toujours aussi gamines et bien entendu, le style va avec. Il faut dire que le public visé est visiblement très jeune, et si ces pseudo-aventures, ce pseudo-suspens, ce pseudo-danger et ces pseudo-manoeuvres de pseudo-séduction peuvent probablement convenir à de très petites filles, ils sont réellement agaçants du point de vue d'un public plus âgé. On passe de niaiserie en niaiserie, avec en permanence de la « sensualité » du type : « Oh My God il a prononcé le mot baiser dans sa phrase, mais qu'est-ce que je vais faire ». Bref... Les rebondissements et le situations de « danger » sont à peu près du même niveau, selon un cocktail à la fois enfantin et excessif qui manque de naturel. Mais tous les records sont battus par Haruru, qui atteint de véritables sommets de cruchitude et d'inutilité. C'est bien simple, elle ne sert à rien dans ce tome, ne prenant même aucune initiative par elle-même : le tour qu'elle joue dans le premier chapitre lui est soufflé par une copine, elle « prête » Isshin à une camarade dans le second chapitre parce qu'elle n'ose pas refuser, elle se retrouve coincée dans l'école d'Isshin par pure idiotie et étourderie, puis elle ne parvient par à s'en échapper malgré les nombreuses opportunités offertes par Isshin toujours par pure stupidité et inaptitude... Autant dire que c'est uniquement Isshin qui a le beau rôle. On peut même dire que dans ce tome, il n'a plus vraiment cette image de type à double-tranchant, entre ange et démon, qu'il cultivait dans les précédents ; non, il est juste le seul personnage potable. Haruru est exaspérante, et tous les autres protagonistes sont des profiteurs ou des profiteuses. Heureusement que le dessin et le découpage des planches sont là pour sauver un peu l'ensemble. Le trait est maîtrisé et plutôt séduisant à l'oeil, pour peu évidemment d'accrocher au style enfantin, parce que sur ce point comme pour le reste, ce manga fait « gamin ». En tout cas, c'est sûr, il n'y a toujours rien d'inoubliable dans cette série aisément dispensable, même pour le jeune public.