Après plusieurs volumes qui ne cessaient de faire monter l’intensité du récit, voilà enfin la conclusion de ce shôjo épique ! On se doutait depuis quelque temps déjà qu’Arina Tanemura nous épargnerait le happy end trop rose, et que des tragédies surviendraient, mais là… Franchement, c’est trop. Chapitre après chapitre, les drames interviennent avec la régularité d’un métronome, certains impliquant des personnages qui ne méritaient décidément pas ça, surtout après certains événements survenus dans les tomes précédents et dont la résolution s’avère très décevante (je pense en particulier à Rurijo, ou plutôt à Hayate). Bref, à force, on finit par sortir du trip et ne plus s’émouvoir autant qu’on le devrait. En fin de compte, pas mal de scènes émouvantes manquent partiellement leur but à cause de leur côté trop extrême par rapport aux retournements de situation proposés en même temps. C’est un peu comme dans les tomes 2-3, quand Aoba essaie de tuer Sakura puis finalement il confirme être amoureux d’elle quelques pages plus loin et ils se pardonnent tout en deux cases ; là on a des scènes où des personnages en tuent des autres, résultat on essaie de les tuer à leur tour puis finalement non et puis tout le monde se réconcilie grâce à une pluie de bons sentiments. Bon, évidemment, c’est un peu plus rude que ça, car parallèlement des événements ont été déclenchés dont les conséquences dramatiques ne sont plus arrêtables, mais pour ce qui est du côté émotionnel et de la surface, c’est quand même un peu ça, et pour plusieurs protagonistes... Dommage... Heureusement, à côté de cela, on a aussi une intrigue de longue haleine qui trouve sa résolution et là, par contre, on peut vraiment être satisfait. Il est évident que la mangaka réfléchissait depuis longtemps à la fin de sa série et avait préparé le terrain en insérant de nombreux détails en apparence anodins mais qui en réalité avaient toute leur importance, par exemple la façon dont sont morts certains personnages, transpercés par Chizakura, ou certaines révélations qui (de façon un peu décevante d’ailleurs, à l'époque) avaient été esquissées avant d’être laissées de côté. On apprend donc, enfin, quelle est la véritable identité de Byakuya et le vrai but de la princesse Kaguya également. Le final est flamboyant, tout comme le rôle de Sakura qui découvre, dans le feu de l’action, la véritable signification de son mikotoji. La mangaka nous offre tout au long des planches magnifiques, parsemée d’un graphisme gracieux et détaillé tout en nuances de gris, mais aussi de cases dynamiques, pleines d’énergie lors des scènes d’action. La lecture reste donc plutôt sympathique et la conclusion est assez satisfaisante ; il s’agit probablement, en tout cas, du mieux qui pouvait être fait à partir d’une série souffrant d’autant de défauts sur son ensemble. Un point final réussi tandis que le rideau se referme !