Après avoir débuté son catalogue avec trois shojo vintage, Black Box étoffe son catalogue manga avec une série d'un tout autre registre puisque c'est l'adaptation de l'anime culte de la Gainax, Abenobashi Magical Shopping Street. Autant être honnête d'entrée de jeu, je n'ai pas eu la chance de visionner cet anime déluré à l'époque donc je ne pourrai pas faire de comparaison avec la version originale. Dans Abenobashi nous suivons les aventures de deux amis, Sasshi et Arumi, dont les parents possèdent des boutiques dans le quartier commerçant de Abeno à Osaka. Les affaires vont mal, plusieurs commerces ont déjà plié boutique et la ville a décidé de redonner un coup de jeune à ce quartier afin de le relancer. Sasshi et Arumi découvrent un objet qui les propulse directement dans un univers parallèle dans lequel ils doivent sauver le quartier. Ce faisant ils vont sauter dans une autre dimension et ainsi de suite jusqu'à peut-être rentrer chez eux. Chaque chapitre du manga correspond donc à un univers parallèle dans lequel le quartier prend des airs d'heroic fantasy, de monde futuriste ou bien encore de Jurassic Park. Ces différents univers sont un atout majeur pour le titre car ils permettent toutes les fantaisies les plus absurdes. Le monde d'Abenobashi c'est avant tout des clins d’œil à toute la culture japonaise mais pas que. De Goldorak à Godzilla en passant par le Real de Madrid, les Dating Sim japonais et même Harry Potter, les situations sont plus loufoques les unes que les autres. Cependant on se retrouve vite perdu dans toutes les références et ce qui était un atout en devient aussi une faiblesse. Cela part tellement dans tous les sens que la lecture en devient difficile. Un autre point négatif du titre est sa répétitivité. Le schéma est toujours le même, Sasshi et Arumi arrivent dans un univers, ils rencontrent les alter égo des habitants du quartier, qui gardent à peu près le même rôle à chaque fois, puis ils doivent sauver le quartier d'un boss afin de sauter dans un autre univers. Notons la bonne adaptation réalisée par Black Box car il n'est jamais simple de s'attaquer à une série humoristique comme celle-ci et d'arriver à garder un bon équilibre avec des dialogues truffés de références. Black Box a fait le choix de regrouper les deux volumes en un gros one-shot de 400 pages. Combinez ceci avec le format livre habituel des éditions Black Box et vous vous retrouvez avec un beau pavé de 540g dans les mains qui rend la lecture un peu plus physique. A noter d'ailleurs une petite coquille sur l'édition, il est noté Ayumi dans le résumé au dos du bouquin alors que c'est bien Arumi tout au long du manga. Black Box nous propose donc un titre que je conseillerai à ceux qui apprécient l'humour potache et vintage. Ceux qui ont une culture générale japonaise assez étoffée y trouveront leur compte. Il faudra cependant passer outre un côté ecchi/fan service assez marqué et qui va crescendo.