Après avoir adoré Midnight Secretary, je n'avais malheureusement été que moyennement convaincue par les manga suivants de l'auteur ayant été traduits, à savoir Flowers for Seri et surtout, Midnight Wolf. C'est donc avec un enthousiasme modéré que j'ai entamé Aphrodisiac ; au final, je dois admettre que j'ai pris davantage de plaisir à lire ce premier tome que je ne m'y attendais. Cette série se destine cependant avec tout aux fans de shôjo. Il contient en effet, et c'est indéniable, une certaine mièvrerie (surtout lors des scènes de baisers) qui ne dérangera pas les amateurs de ce genre, mais rebutera certainement les autres. Le synopsis de base fait pour l'instant surtout penser à un prétexte pour narrer la cohabitation "forcée" et le rapprochement entre un homme et une femme. De plus, il y a quelques autres petites faiblesses scénaristiques, comme par exemple le fait que l'on ne sache pas vraiment pour quelle raison le pouvoir de Kaoruko se manifeste maintenant soudain et jamais par le passé, ni pourquoi cela se traduit par une attraction de type aphrodisiaque. Cet aspect de l'univers manque d'explication et d'approfondissement. Cela étant dit, malgré ces défauts, ce manga se révèle assez sympathique à lire. Il y a quelque chose dans la légèreté du récit, dans la narration à la première personne, dans la retenue des personnages, qui rendent la lecture agréable. Rien de folichon, certes, mais largement de quoi passer une demi-heure distrayante. Si ni les personnages, ni le genre, ni le type de récit ne font preuve d'originalité, les codes d'un manga qui tient la route sont cependant largement maîtrisés par la mangaka. Le graphisme reste dans la lignée du style de l'auteur, avec des yeux plus larges que haut et des visages angulaires caractéristiques, ainsi que des arrière-plans le plus souvent absents. En somme, un style auquel il faut s'habituer, mais qui a le mérite d'être unique. L'édition est aussi dans les normes des manga de Soleil, y compris les coquilles. Pour l'instant, rien ne permet de définir Aphrodisiac comme une série méritant un détour particulier, mais ce n'est pas un mauvais titre pour autant. Les volumes suivants nous montreront de quel côté penchera la balance.