La réaction d'Ayame a ouvert les yeux d'Ichiya, qui s'est aperçu à quel point le kabuki le rend mauvais en tant qu'humain. Il décide de tout arrêter pour retrouver le droit chemin. Mais Kyônosuke, qui a enfin retrouvé la motivation grâce à ce rival, est bien décidé à ne pas le laisser faire... L'intrigue adopte à nouveau le point de vue de Kyônosuke, ce qui rend ce personnage un poil plus complexe que quand il est traité comme un intervenant externe. On comprend mieux en effet son point de vue et le fait qu'il se passe plein de choses dans sa tête, même s'il ne le montre pas forcément. Surtout, il est touchant de le voir se donner de la peine pour faire retrouver le moral à son rival, et l'amitié qu'il développe avec ce dernier sur la base d'un rôle montre également sa façon de s'impliquer dans le kabuki en s'identifiant corps et âme à son personnage. Au final, Ichiya va devoir faire un choix, entre Ayame et le kabuki, quant à savoir si cela le fera renoncer à Ayame ou non, rien n'est sûr. En tout cas, entre Ayame et Yûna, la situation n'est pas simple et cette dernière fait également les frais de ses manigances, qui la placent dans une situation difficile. Durant le tome précédent, un nouveau personnage avait fait son apparition, un autre joueur de kabuki avide de grands rôles mais limité par le fait qu'il n'appartient pas à une "grande famille" du kabuki, et qui n'a pas (encore ?) connu l'ascension incroyable d'Ichiya, dont il jalouse le succès. Ce protagoniste, qui connaît la relation entre Ichiya et Yûna, se rapproche à sa manière de celle-ci ; est-ce dans un intérêt "kabuki" pur ou a-t-il quand même une sensibilité sur le mal qu'il lui fait ? Difficile à dire, mais en quelques pages (Yûna et lui ne font que de rares apparitions dans ce tome, mais toujours dans des cases lourdes de sens), la mangaka parvient parfaitement à nous dresser les multiples niveaux de ses sentiments/buts (mention spéciale à l'histoire du collier...). Ayame est cette fois celle qui est un peu laissée de côté. Il faut dire que les personnages sont assez nombreux, sachant qu'ils ont tous un rôle égal en tant que héros ou héroïnes, et les traiter tour à tour revient facilement à en laisser un ou deux en retrait pendant quelques chapitres. C'est aussi ce qui permet à ce manga de conserver une intensité soutenue et un rythme développé, et la lecture conserve son côté distrayant, drôle et sentimental. La romance a beau être très présente, elle se garde bien de reléguer le kabuki au rang de simple "cadre", ce qui s'avère très appréciable et donne une vraie touche d'exotisme à ce manga.