Infiltré au sein du Weston College en compagnie de Sebastian, Ciel cherche toujours à percer le mystère des élèves disparus, en se rapprochant des préfets. Le principal du collège, qui reste insaisissable, devrait néanmoins apparaître lors d'un important tournoi de cricket... une partie lors de laquelle Ciel va devoir jouer serré! On suit avec toujours autant de plaisir l'intrigue et les personnages de Black Butler même si à mon goût ces tomes au ton plus léger et humoristique sont un peu en-dessous des arcs les plus sombres. Il reste certainement encore au moins un tome avant la fin de la mission de Ciel au College, l'ambiance peut donc encore changer! Yana Toboso se fait plaisir avec une intrigue sportive à la sauce shônen, où la narration emploie des codes parfaitement maîtrisés. Si, comme moi, vous n'êtes pas familiers du cricket, la mangaka explicite avec clarté les règles de ce jeu, et on suit dans le détail le déroulement de matchs où tout est exagéré, des poses des joueurs aux effets de la balle, pour un rendu finalement très dynamique et très fun. Par contre, je ne suis vraiment pas fan du rebondissement utilisé pour truquer le premier match, je pense que l'auteur aurait pu se passer de ce genre d'artifice grossier et amener des stratégies plus subtiles (comme celle employée juste après, d'ailleurs). Avec énormément d'humour, ce seizième tome nous rappelle un peu l'atmosphère badine de l'arc du concours de curry. En arrière-plan néanmoins, la mangaka distille quelques éléments plus sombres, et aiguise notre curiosité en nous livrant quelques bribes sur la maison Phantomhive, nous laissant espérer que ce pan du fil rouge de la série réapparaisse un jour! Victime de son succès, la série se prolonge en effet et accumule les intrigues secondaires, on est donc certainement encore loin d'en voir la fin! On espère toutefois que la mangaka restera inspirée et fera bientôt avancer un peu plus concrètement la vengeance de Ciel ou connectera tout du moins une partie des pièces du puzzle. Le trait est toujours aussi gracieux et stylisé, nous offrant des planches magnifiques et très expressives, le crayon de Yana Toboso étant aussi à l'aise pour retranscrire le Londres du 19ème siècle que les passages sportifs. Le chara-design bien différencié nous permet de nous y retrouver dans une galerie de personnages qui ne cesse de s'allonger, à noter qu'on recroise d'ailleurs ici de nombreuses têtes connues. Avec ce nouveau volume très divertissant, on retrouve toutes les qualités de la série, même si on attend évidemment avec impatience la résolution de la mission de Ciel, et le retour d'une ambiance plus sombre... Il nous faudra patienter jusqu'en octobre pour pouvoir découvrir la suite!