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Critique de Le pavillon des hommes #10

par Suiginto le mer. 25 févr. 2015 Staff

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La couverture de ce dixième opus résonne presque comme une fin de série, avec son fond blanc inédit et sa "photo de famille", ce qui tranche avec les visuels des tomes précédents. Il ne s'agit pas du dernier arc du titre cependant, même si l'on y vit bien la fin de quelque chose, avec des évènements que l'on voyait venir sans que cela n'enlève rien pour autant à leur intensité, tant les rebondissements qui nous sont contés dépassent notre imagination! Revoir Dame Tanuma, Aonuma, Gennai, Ihê, Kuroki et Kisuke poser de la sorte, le sourire aux lèvres, nous remue forcément les tripes, surtout quand on découvre les péripéties de ce tome les concernant... Alors que tout espoir semblait perdu, les dernières volontés de Yoshimune, transmises à la fidèle et déterminée Okitsugu, vont enfin permettre une grande percée dans la compréhension de la variole du Tengû. Avec l'appui du shôgun, c'est les yeux brillants d'excitation et de passion que les disciples de Gosaku vont ainsi tenter par tous les moyens d'élaborer un vaccin pour remédier à ce mal qui décime la population masculine du Japon... En parallèle de ces beaux projets, et de cet engouement incroyable qui nous transporte définitivement à la lecture, la misère frappe de plus en plus le peuple, par colère et dépit très remonté contre l'opulence du château d'Edo et les décisions de la rôju, devenue un véritable bouc-émissaire de la situation catastrophique du pays. A l'instar de ce qu'on a déjà vécu dans le Pavillon des Hommes, il suffit de peu d'ennemis pour renverser le pouvoir, et quand ceux-ci sont dévorés d'une telle ambition égoïste et démesurée, alliée à une haine malveillante, cruelle et sans scrupules, le destin s'avère souvent tragique pour ceux que l'on veut faire chuter. La tension monte progressivement au fur et à mesure des chapitres, des drames cruels et irréversibles touchent les personnages auxquels on s'était attachés, et on tremble pour eux, tant on aimerait les voir vivre une issue heureuse, à la hauteur de leurs sacrifices et de leurs efforts. Sans dévoiler la teneur de l'intrigue faite tout autant d'espoirs que de souffrances indicibles, on peut toutefois dire qu'elle nous fait passer par toutes les émotions, grâce à une mise en scène juste et impeccable, à des dialogues exceptionnels, et à des graphismes subjuguants, qu'on ne se lasse pas de contempler. Fumi Yoshinaga excelle décidément dans la narration de ce titre au scénario génial et aux protagonistes fort nombreux, mais tellement uniques, humains, sensibles. A noter que (enfin!) Kana nous octroie un mini-arbre généalogique en préface, succinct et non-exhaustif, mais suffisamment complet et utile pour les lecteurs les plus perdus (à défaut d'avoir pu, comme moi, découvrir les tomes d'une traite, ou prendre le temps d'une relecture complète pour mieux savourer l'histoire de cette lignée Tokugawa, dont on entr'aperçoit d'ailleurs le onzième shôgun, dans les dernières pages). Un must-have, sans aucun doute, et on remercie l'éditeur pour nous avoir fait parvenir cette merveille, dans un bel écrin qui plus est, l'édition étant toujours aussi irréprochable. Une telle maestria ne vous laissera pas insensible si vous donnez sa chance à ce manga atypique mais ô combien fascinant!

En bref

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