Le plus grand danger, pour les séries présentant une succession d'histoires courtes unies par un concept semblable, c'est le côté répétitif, qui peut être plus ou moins dérangeant selon les perceptions et les tolérances de chacun et qui peut être plus ou moins combattu par les différents mangaka. Dans ce second tome du Paradis des chiens, on voit que l'auteur essaie de varier ses types d'histoires. D'une part, elle introduit différents types de personnages, côté chiens (une mère et ses petits, un jeune chiot succédant à un plus vieux,...) et différents types de relations. Du côté des humains, par contre, cela reste des jeunes filles ayant peu ou prou le même type de sentiments, bien que le cadre varie quelquefois. D'autre part, dans ce volume l'auteur met davantage en avant la continuité et ce qu'il se passera "après" ; notamment en mettant en évidence le fait qu'il faut savoir passer à autre chose, surmonter sa tristesse ou son sentiment de culpabilité en tissant de nouveaux liens par la suite. Divers thèmes sont abordés en parallèle : l'importance de tenir compte du bien-être de son compagnon sans prendre de décision égoïste, et il y a aussi une histoire qui aborde l'athlétisme et l'entraînement, fruits de nombreux efforts. La narration continue avec un anthropomorphisme exacerbé assez irréaliste et parfois dérangeant, mais cela fait probablement rêver les jeunes lecteurs. Je trouve que l'auteur pourrait parfois insister davantage sur le fait qu'avoir un animal n'apporte pas seulement du plaisir mais aussi des responsabilités, mais peut-être que cela viendra par la suite. Quoi qu'il en soit, la narration reste dans l'ensemble agréable et le graphisme plutôt joli. Les histoires, qui tiennent en un seul chapitre, sont parfois rapides mais le rythme demeure correct. Alors que j'avais été très émue aux fins de chaque chapitre du tome précédent, cet effet a déjà commencé à s'estomper avec ce tome, peut-être par accoutumance. Notons également le fait que de nombreux personnages se croisent souvent à travers des cross-overs ou des rappels assez sympathiques, qui donnent (légèrement) moins l'impression de ne lire que des récits indépendants. Que l'on aime ou pas son concept, Le paradis des chiens reste assurément un manga très particulier et relativement unique.