Énormément d'action et d'émotion sont au rendez-vous dans ce huitième tome très grisant de Tokyo Ghoul, avec, à l'image de la sublime couverture, des retrouvailles particulières entre Toka et Ayato, encore plus poignantes maintenant que se dévoile leur passé. Et comme prévu, le retour de Ken est tout aussi ébouriffant que sanglant, avec un affrontement épique et plutôt sadique... Pour information, les évènements de ce volume correspondent plus ou moins à la fin de la première saison de l'animé et aux débuts de la seconde, et on saisit d'ailleurs qu'un important changement s'opère entre les deux médias à ce point de l'intrigue, Tokyo Ghoul √A partant dans une direction totalement opposée et a priori moins cohérente. Les lecteurs du manga pourront en revanche se délecter de l'évolution maîtrisée du scénario, jonglant avec de nombreux protagonistes dont on découvre les véritables motivations, avec de surcroît l'apparition d'alliances inattendues. Sous la plume décidément de plus en plus assurée de Sui Ishida, certaines planches s'avèrent réellement saisissantes, mettant par exemple en relief les charismatiques Yomo, Shu et Uta, tandis que le mangaka n'oublie pas de développer la bataille du côté du CCG, qui se trouve aux prises avec la célèbre et dangereuse "Chouette"... Même si de nombreuses séries se sont emparées de la mode des vampires, Tokyo Ghoul se démarque des autres avec ses mangeurs de chair humaine, et son univers extrêmement sombre et vraisemblable à la fois, ancré dans une certaine réalité où les goules côtoient les humains. Le titre brille également par sa gestion des personnages, qui sont bien utilisés et judicieusement mis en scène, même si leur nombre pouvait auparavant faire craindre un éparpillement de la narration. Au final, on ne voit pas beaucoup notre "dark hero" mais ses interventions en sont d'autant plus savoureuses, et créent l'attente chez le lecteur... Encore une fois, on a hâte d'en lire plus!