Cette couverture!!! On s'en doutait, Asagi est au centre de la nouvelle intrigue de Basara, et si l'approfondissement de ce personnage amène des développements intéressants, c'est surtout le long discours de Shuri que l'on retiendra, d'une profondeur et d'une sincérité à couper le souffle. Lors de ce passage, les graphismes magnifiques soutiennent avec force et émotion l'un des derniers tournants du titre, avec des plans vraiment incroyables... Alors que le précédent volume nous avait fait pleurer à chaudes larmes à cause de deux terribles évènements qui s'y produisent, ce vingt-troisième opus achève de nous bouleverser en revenant sur le terrible dilemme de Sarasa, dont l'issue est l'une des plus belles et des plus sensibles qu'il m'ait été donné de voir dans le genre! Yumi Tamura gère parfaitement les conséquences du twist le plus cruel de sa série, et nous offre une succession de scènes qui nous en mettent plein la vue tout en restant très justes et crédibles, grâce notamment aux flashbacks qui reviennent de manière saisissante sur toutes les morts qui ont jalonné le récit jusqu'ici. L'héroïne continue de nous toucher par sa spontanéité, tandis qu'à travers son regard on revit en accéléré les péripéties sanglantes qui l'ont menée là, en se demandant quelle décision elle va prendre. La réaction des autres personnages est elle aussi passionnante! Comme d'habitude de toute façon, alors que tout se précipite et qu'il y a pas mal de scènes d'action, la narration n'est jamais confuse et la mangaka gère d'une main de maître le développement de chacun de ses (nombreux) protagonistes. L'histoire bonus sur Papillon de Nuit est à ce titre représentative du talent de l'auteure, capable en quelques cases de nous émouvoir irrémédiablement. Un excellent tome qui ne dément pas la qualité imparable du dernier arc de Basara, décidément de plus en plus spectaculaire! (Un petit mot rapide sur l'édition pour finir! Je ne sais plus si j'en avais déjà parlé avant, mais les erreurs dans la traduction rendent parfois l'identité des nombreux personnages floue, ainsi on peut voir "roi rouge" à la place du "roi bleu" page 103, ou encore Sakurada appelé Hagiwara page 135, de quoi perdre les lecteurs inattentifs... Mais malgré cela, et en dépit d'une impression un peu baveuse sur certaines pages, on ne peut que remercier Kana d'être allé au bout de la publication de cette saga, l'autre grande œuvre de l'auteure, 7 seeds, n'ayant pas eu cette chance dans nos contrées!)