Pour la première fois depuis cent cinquante ans, un homme, immunisé contre la variole du tengû grâce aux recherches d'Aonuma et Gennai. Ce qui n'est pas sans poser quelques petits problèmes de descendance auxquels on n'était plus habitué, sans parler du fait que c'est en réalité sa mère qui tire les ficelles dans l'ombre... Dans ce volume qui continue de brillamment réécrire l'Histoire du Japon, nous suivons le parcours très humain d'un nouveau personnage, Ienari, shôgun fantoche. On est d'abord agacé par sa nonchalance, son manque de caractère, avant de petit à petit le voir tenter de s'affirmer pour essayer, dans une certaine mesure, d'exercer lui-même le pouvoir... notamment en voulant reprendre les recherches sur le vaccin contre la variole du tengû. Il se heurte cependant à certaines résistances bien compréhensibles... C'est avec intérêt que l'on voit ce personnage, encore très effacé, tenter prendre les commandes de sa propre vie. La vie quotidienne reste quant à elle extrêmement bien retranscrite, avec un mélange équilibré de scènes dramatiques ou cocasses. Une chose est sûre, les intrigues politiques et les conflits d'intérêt sont plus présents que jamais, et les personnages démontrent des personnalités toujours aussi variées. L'autre plaisir dont on ne se lasse pas, quand on lit Le pavillon des hommes, c'est bien entendu la magnificence du graphisme ! Tout au long des planches, les dessins ne cessent de nous en mettre plein les yeux. Les décors et les vêtements sont incroyablement soignés, et presque chaque case nous ancre profondément dans la culture japonaise, avec ses kimonos, ses tatamis, ses châteaux, sa gestuelle, etc ! Globalement, le manga continue son amorce de conclusion et on sent que le final devrait pointer le bout de son nez d'ici quelques volumes, même si le combat n'est pas encore gagné. En tout cas, ce manga reste très intéressant et devrait logiquement le rester jusqu'à son terme.