Précédemment, Shirotani qui a fait exprès de rendre jaloux Kurose s’apprête à recevoir sa punition. L’auteur avait fait doucement grimper la température en fin de tome et il était facile d’en deviner la suite. On assiste donc d’entrée de jeu à une scène très érotique, Kurose se montrant particulièrement doué pour rendre fou son partenaire. Shirotani va totalement succomber au plaisir de la chair et perdre toute raison. En tout cas, l’auteur va au bout de ses idées concernant la misophobie. Il me semble qu’utiliser un sex toys pour habituer son partenaire est assez rare, en tout cas je n’ai jamais rien lu de tel. Ce n’était pas déplaisant mais tout de même un peu déroutant. Ces scènes assez crues vont sûrement en choquer plus d’une. Mais est-il vraiment non consentant ? On peut vraiment se poser la question puisque Shirotani est assez ambigu depuis le début de sa relation avec Kurose. Ce n’est pas facile de le cerner et on ne sait jamais vraiment sur quel pied danser avec lui. Heureusement, l’auteur va enfin nous révéler les origines de sa misophobie puisque l’excitation causée par ce petit jeu érotique va réveiller en lui un ancien traumatisme. On savait que celui-ci était lié à son enfance puisque l’auteur avait ponctué son récit de mini flash-back mais ceux-ci restaient tout de même assez flous. C’est donc une très grande partie de ce tome qui va y être consacré et on découvre avec beaucoup d’intérêt les origines du mal être de Shirotani. L’identité se construit dès la plus tendre enfance et il n’est pas toujours facile pour un enfant de comprendre ce qu’il ressent. Bien souvent influencé par son entourage, il suffit qu’une personne soit mal intentionnée pour qu’un enfant se referme et refoule ses sentiments. Ce qui malheureusement peut causer des dégâts psychologiques importants et à long terme. C’est surprenant et bouleversant de découvrir que c’est un complexe bien connu qui est à l’origine de sa misophobie. Je n’en dirais pas plus de peur de trop en dévoiler mais j’ai adoré ce passage qui m’a fait penser à certains films dans lesquels tout s’éclaire à la dernière minute. On arrive enfin à mieux cerner l’esprit torturé de Shirotani et son comportement jusqu’ici. En ce qui me concerne, je pense que l’auteur a un peu trop tardé pour nous dévoiler son passé mais elle est parvenue à reconstituer le puzzle de façon convaincante. Elle fait ainsi avancer son intrigue de manière significative et la fin nous laisse suggérer une suite plus positive. Je profite de ma chronique pour ouvrir une petite parenthèse. Beaucoup de fans ont été déçues par ce titre, c’est en tout cas ce qu’il ressort des nombreux commentaires que j’ai pu lire depuis sa parution. Ce n’est pas du tout mon cas, même si peux comprendre puisque c’est très différent des romances auxquelles l’auteur nous avait habituées jusqu’à présent. Mais je trouve qu’elle a au moins le mérite de sortir de sa zone de confort et de nous proposer un tout autre genre de romance. Il fallait oser faire de ses personnages un sadique et un masochiste tout en sachant que les lecteurs auraient plus de mal à s’attacher et à comprendre ce genre d’esprit tordu. J’aime beaucoup ce titre qui s’éloigne des codes habituels du seme et du uke. Ici, je n’arrive même pas à deviner qui a le plus d’emprise sur l’autre, c’est fascinant. Et puis pour reprendre les propos d’une amie, je pense que si ce titre avait été écrit par une autre auteure, il aurait sans doute moins déçu. En bref, un tome intense, riche en révélations et toujours un véritable régal pour les yeux. L’auteur aura su faire durer le suspense et lève intelligemment le voile sur les origines de la misophobie de Shirotani. Malheureusement, il faudra attendre encore un an avant d’avoir la suite entre les mains et c’est donc le cœur lourd que j’ai tourné la dernière page. Vivement le prochain tome !