Igai s’est offert une bonne entrée en matière avec son premier tome. Un début de récit apocalyptique satisfaisant mais le scénario reste à exploiter notamment avec le concept des zombies qui redeviennent temporairement humains. Qu’en est-il dans ce second volume ? Nous allons le voir tout de suite ! Au moins la moitié des élèves du lycée sont infectés et la situation est plus qu’instable. Les personnages qui n’ont pas encore été infectés par le virus tentent de revenir à l’origine de l’invasion des zombies et de trouver l’élément déclencheur. Les non-infectés s’organisent du mieux qu’ils peuvent et essayent de trouver des solutions pour régler ce problème. Les humains et les zombies tentent de coopérer ensemble pendant la phase « safe time », où ces derniers reprennent leurs caractères humains. Un aspect original qui ne manquera pas d’interpeller le lecteur. Seulement, il est difficile de trouver un terrain d’entente, beaucoup ne pensent qu’à leur petite personne. Les clans sont quand même bien distincts et c’est loin d’être l’amour fou entre les deux parties qui étaient pourtant tous amis avant l’invasion. L’auteur établit un propos sur l’homme, sur son histoire et sa façon de penser. Difficile de faire perdurer la paix qu’en elle est constamment menacer par la guerre. Sans parler du sentiment d’injustice que peuvent ressentir les infectés alors qu’ils n’y sont pour rien. Ils sont rejetés des leurs parce qu’ils sont devenus différents. Vraiment, on ne pensait pas trouver une telle réflexion dans une histoire de zombies. Ce n’est pas non plus un titre rempli de critiques sociales, loin de là, mais on salue l’effort du mangaka qui tente de nous proposer autre chose pour une fois. L’intrigue est portée par un groupe d’amis plutôt convaincants et le mangaka prend soin de leur construire un passé, une histoire. On prend du plaisir à les suivre même si on regrette certains passages assez clichés. Mais revenons-en aux infectés car leur sort est au centre de l’attention. Les avis sont très controversés sur leur cas. Faut-il les garder en vie ? Les tuer ? Plusieurs stratégies sont mises en place et on assiste à une opposition intéressante entre les deux clans. Dans l'ensemble, on reste agréablement surpris par la tournure que prennent les événements. Finalement, ce que pourrait regretter le lecteur, c’est que le dessin reste encore trop simple, trop épuré pour ce genre de récit. Même si on perçoit des efforts lors des scènes de massacres, on en demande plus de la part du dessinateur. Autre aspect négatif : le tome se lit très rapidement et on referme le volume au bout de 10 minutes. Résultat, on reste sur notre faim et c’est bien dommage ! Tsukasa SAIMURA nous offre un tome au rythme effréné et bourré d’action. Le mangaka prend soin de développer ses personnages et établit un scénario qui sort enfin de l’ordinaire. Malheureusement, le lecteur reste un peu déçu sur certains aspects avec un dessin qui manque de caractère et un tome trop expéditif qui se lit en 10 min. Il laisse presque une sensation de vide après l’avoir lu. Dommage, car il y a vraiment moyen de faire quelque chose de bien avec cette série. Je suis assez sévère sur ma note mais on sent que l’auteur peut faire encore mieux. A suivre avec le troisième tome !