Bien que ce tome ne soit pas le plus original, il repose sur de nombreux rebondissements et astuces scénaristiques qui permettent au lecteur d'adhérer aux événements et d'apprécier sa lecture. Dilemma est une œuvre sans prétention qui n'est pas forcément essentielle mais qui est très agréable à lire. De plus, elle vient de se terminer en France avec son huitième tome. Hasegawa et Tasuku continuent de s'affronter à un énième jeu de la mort avec des enjeux censés apporter un suspense de folie, ce qui n'est pas le cas. Au fil de tome, nous avons été habitués à ce type de jeu où les personnages risquent de mourir et à force de les voir survivre, on finit par ne plus y croire. Ce n'est plus crédible et même si les jeux choisis sont assez bien trouvés, ça ne suffit pas à surprendre le lecteur. Après, il se peut que dans les deux derniers tomes, certains personnages soient sacrifiés, mais j'en doute un peu. Cependant, la suite du tome est bien plus convaincante. Hormis le passage où Tasuku et Yuzuki se retrouvent dans la grande roue et que celle-ci se rend compte qu'elle est amoureuse de lui, on sent une certaine méthodologie scénaristique assez intéressante qui permet d'alterner flash-backs (apportant des informations sur l'origine du jeu, entre autres) et intrigue principale. Le fait d'utiliser des sortes d'« escargots de souvenir » (qui étaient déjà présents dans les tomes précédents) amène, dans un premier temps, une certaine contrainte aux protagonistes sur leur réussite aux jeux. Et, dans un second temps, fait part d'éléments essentiels par petites portions sur le passé de Yuzuru qui semble directement lié à toute cette histoire. Personnellement, c'est ce qui m'a immergé dans l’histoire et m'a donné envie de lire la suite. C'est fait suffisamment intelligemment pour inciter le lecteur à continuer sa lecture, malgré la banalité du scénario d'origine. Le scénariste a conscience des faiblesses de son intrigue et c'est grâce à ça qu'il arrive à détourner notre regard de ces imperfections. La suite de l'histoire est elle aussi assez sympathique : un nouveau jeu est mis en place, qui consistera à l'affrontement entre deux animaux appelés les « cornus », et Yuzuru va devoir éduquer l'un d'entre eux, afin qu'il soit prêt au combat. Bien évidemment, ça ne va pas se passer comme prévu et il va devenir hors-de-contrôle, même si Yuzuru n'en a pas encore conscience à la fin de ce tome. D'ailleurs, celui qui affronte notre protagoniste ne fait pas partie du jeu à la base et y a été contraint par le donneur afin de sauver sa mère, mourante à l'hôpital. Alors, certes c'est plutôt classique, mais je trouve que c'est vachement bien utilisé, et pour la première fois depuis le début de l'histoire, j'ai comme une certaine empathie pour l'antagoniste... Même si son choix est très égoïste, il le fait dans le but de sauver sa mère, ce qui m'empêche de souhaiter que son cornu ne gagne pas. Et étant donné que la finalité de ce jeu arrivera dans le septième tome, c'est une raison de plus qui me force à lire la suite.