Yano, l'intello binoclarde de la classe, est secrètement amoureuse du beau gosse de service, Aota, perpétuellement entouré par ses groupies. Timide, et pas du tout sûre d'elle, Yano se résigne ainsi à jouir de cet amour à sens unique en observant en permanence celui qu'elle aime. Jusqu'au jour où l'apollon décide de s'intéresser à Yano mais à une seule condition : qu'elle devienne son esclave... Je savais dès le départ que je n'étais pas la cible pour ce type de manga, mais ayant eu quelques bonnes surprises avec certains shôjo et josei, je me suis laissé tenter surtout que le ton paraissait plutôt mature, vu le sujet qu'il traite. A l'inverse des shônen, qui poussent à l'accouplement sans aboutissement avec une surenchère de « fanservice », les œuvres destinées à un lectorat féminin ne prennent pas de pincettes et vont à l'essentiel en coiffant au poteau Naruto et compagnie qui mettront une vingtaine de tomes avant de faire un bisou. Mais voilà, après lecture le constat n'est pas agréable... Tout d'abord ce qui frappe c'est le manque de personnalité des personnages. Oubliez le développement de leur vie, tout se passe à l'école et l'auteure ne les fera s'exprimer qu'autour de leurs petites histoires de fesses. Je ne sais pas si les tomes suivants vont nous apporter plus d'éléments sur ce qui fait les personnages, en tout cas ce premier tome reste bien maigre. Et ne vous attendez pas à des protagonistes intéressants : Aota est une vraie pourriture tandis que Yano est creuse et l’archétype même de la femme faible et moche uniquement parce qu'elle porte des lunettes. Puis ça va très vite. En même pas un chapitre nos deux personnages principaux, pourtant très distants au début du bouquin, se retrouvent déjà à « jouer » ensemble. La couverture spoilait peut-être le déroulement du premier tome, mais j'aurais bien aimé voir leur petit jeu monter petit à petit, histoire de nous surprendre. Je terminerai par le dessin qui est une vraie déception. Aota a un style trop androgyne faisant passer l'oeuvre pour un Yuri. Les personnages de profil ne sont vraiment pas terribles et quand il y a des décors c'est carrément la catastrophe avec des effets 3D grotesques, des trames numériques qui sautent aux yeux et des perspectives ratées. Puis même pour un Shôjo, graphiquement ça reste extrêmement vide.