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Critique de Le Chant des Souliers rouges #1

par Niwo le mar. 6 juin 2017 Staff

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Le nouveau titre de l'auteure de « Un bus passe », « My girl » et « à l'unisson » ? Je prends ! Bien évidemment, j'avais dès le départ quelques attentes, car Mizu Sahara a toujours créé des œuvres de qualité, avec une certaine profondeur et des personnages à qui la vie ne sourit pas forcément et qui, de ce fait, sont assez torturés. Avec Le chant des souliers rouges, on est toujours sur du récit très réaliste et simpliste, mais c'est cette simplicité qui rend ce manga si génial.

La simplicité, un atout ?

Parce qu'en effet, même si la vie du héros paraît très banale, ça ne rend que le tout plus intéressant. On suit son histoire et ses galères, avec tout ce que cela entraîne. Kimitaka a toujours eu du mal à s'intégrer, car il a toujours envié ceux qui étaient plus forts que lui, au point de commettre un acte qui lui vaudra d'être rejeté de tous : Il a blessé un de ses camarades à la tête, car il perdait contre lui (en face à face) dans un affrontement de Basket. Il va ensuite développer une phobie scolaire, et c'est cette même phobie qui lui fera arrêter l'école, même s'il réussit à passer au lycée grâce aux cours qu'il suivait durant ses vacances.

D'une banalité, Kimitaka est typiquement le personnage auquel on peut s'identifier, ce qui nous pousse à réfléchir sur ce qu'on vit, au bout de notre vie car je pense qu'il y a un petit peu de ce personnage en tout le monde. Il est assez passif, reste dans son coin et préfère se donner de bonnes excuses plutôt que se battre pour obtenir ce qu'il veut. Mais qu'est-ce qu'il veut, au juste ? Puisque ce personnage recherche le sens de sa vie, qui lui permettra peut-être de mieux vivre et d'avoir une raison de se lever le matin. Mais c'est cette même banalité qui rend ce manga si attrayant, car on sent au fur et à mesure que Kimitaka évolue, tente de se prendre en main même si ce n'est pas toujours facile.

Les fameux souliers rouges

Pour que le jeune homme se décide à améliorer sa vie, il a fallu un déclic, provoqué par des souliers rouges. Étrange, non ? Lorsqu'il était plus jeune, il avait des chaussures rouges avec des éclairs, qui lui servaient lorsqu'il jouait au basket. Après avoir arrêté, il a voulu les jeter, et c'est à ce moment-là qu'il a rencontré une jeune fille, qui était venue jeter ses propres souliers rouges. Elle aussi, avait été rejetée pour un sport qu'elle ne maîtrisait pas : le flamenco. Ils décident d'échanger leurs chaussures, et même si Kimitaka avait totalement oublié cette histoire, cette jeune fille, elle, s'était mise au basket, et les chaussures de Kimi étaient devenues son porte-bonheur.

C'est à la suite de ça qu'il décide de se lancer dans le flamenco, de façon à trouver un sens à son existence, une passion qui lui permettra de vivre. Et à partir de là, on voit qu'il évolue, il se pose beaucoup de questions et effectivement, Mizu Sahara a un véritable don pour nous offrir des histoires très moralisatrices et profondes, qui restent dans la simplicité au lieu d'aller dans l'exagération, et qui sont pourtant très efficaces.

On s'attache aux personnages et à ce qu'ils vivent, et je peux déjà vous dire que c'est un supplice d'attendre le prochain volume. J'ai extrêmement apprécié ma lecture, et encore, ce n'est pas tout. Il y a un autre point sur lequel j'aimerais revenir, et c'est la place du lecteur dans toute cette histoire. Parce qu'en plus de se reconnaître dans ce personnage passif qui fuit la société (dans mon cas en tout cas), on peut également se remettre en question sur la façon dont on traite les gens, dans la vie en général. Chaque petite remarque peut blesser et changer une vie, et même si en tant qu'acteur on peut trouver ça anodin, celui qui reçoit la critique peut le vivre extrêmement mal et ça peut aller très loin.

Il y a énormément de Kimitaka dans notre société en soi, et il est important de se mettre à la place de son prochain pour le comprendre et l'accepter, car nous sommes tous humains. Et c'est toujours très agréable pour moi de lire des mangas où il y a un véritable fond comme celui-ci, qui nous pousse à la fois à nous immerger dans l’œuvre et à prendre du recul.

En bref

Mizu Sahara revient avec une oeuvre remplie de charme et de morale, qui saura vous conquérir pour son aspect tragique et son personnage principal auquel n'importe qui peut s'identifier. Un tome qui prône la tolérance et la compréhension, avec du tranche-de-vie comme aucun(e) autre auteur(e) ne sait le faire. C'est un grand OUI pour ma part, et j'attends le deuxième tome avec impatience !

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