Perdition, c'est le nom de la ferme de crocodiles dans laquelle vit Angie, jeune australienne blanche. A Perdition vivent aussi son père, tyrannique et raciste envers ses employés aborigènes, et Bruce, une chasseur, pourvoyeur de nourriture pour les crocodiles, très intéressé par la compagnie d'Angie. Il y a également Mayaw, jeune aborigène, amant d'Angie. Lorsque le père de cette dernière découvre leur amour, ils n'ont d'autre choix que de fuir... On a là une œuvre prenante qui nous plonge au fin fond du bush australien. C'est glauque et beau en même temps et bien dépaysant. Quand on voit le père, on se demande comment Angie peut aimer Mayaw. Comment n'a-t-elle pas été gangrenée par ce racisme de base ? Parce que ce ne n'est pas de l'esclavage (l'histoire se déroule en 1994 quand même !) mais, à Perdition, on n'en est pas loin (de ce qu'on en voit en tout cas). On notera le graphisme qui, je trouve, colle bien avec le ton de l'histoire. L'adjectif que j'emploierais pour le décrire serait "incisif" : les contours sont bien marqués et le mouvement est quasi perceptible... En bref, une histoire prenante, pas sans rappeler Roméo & Juliette, qui fait réfléchir et, détail non négligeable, qui donne envie de lire la suite. Une première partie qui vaut le détour, à confirmer dans le deuxième tome et dernier tome (prévu en septembre 2011) !