Au début des temps, les animaux vivaient en harmonie sur terre comme au ciel, car les deux mondes étaient alors reliés par l’arc en ciel. De cette harmonie est né l’ennui. Puis la distraction : la course. Et avec elle, la triche. Hélas, l’ours arbitre était malvoyant et le cerf mauvais perdant! Le cerf tua l’ours…Premier meurtrier, il est, depuis ce temps, un paria…un animal considéré comme maudit. Et il en est de même pour le clan du cerf de la tribu des Anishnabegs (Algonquins) dont le père de Teshkan est le nouveau chef. Dans ce Québec récemment colonisé par les français, la plupart des clans ont tourné le dos à leurs divinités pour le Dieu Unique des jésuites. Le père de Teshkan voit là la chance des siens : s’ils renoncent au dieu Cerf, leur malédiction prendra fin…Teshkan est donc envoyé à la quête d’une "robe noire". François Lapierre aborde les légendes amérindiennes avec un scénario bien ficelé, des dessins et des couleurs qui servent admirablement son récit. Un récit riche de combats, de rencontres, d’introspection, de mysticisme. J’aime assez les épopées solitaires, les quêtes mystiques…Celle de Teshkan est digne d’intérêt. La préface de Loisel n’était pas exagérée : François Lapierre est un auteur de talent. Il signe là une bande dessinée de qualité pour nos jeunes lecteurs.