Dans le premier tome, nous faisions connaissance avec Joseph Joanovici, personnage bourré de paradoxes, comptant autant de défenseurs que de détracteurs. "Orphelin. Immigré. Ferrailleur. Milliardaire. Collabo. Résistant." Dans le second tome, nous assistions à ses balbutiements pour survivre et continuer de faire fortune dans une France occupée par les nazis. Il découvrait la peur et semblait éprouver des « remords ». Dans ce troisième tome, nous le retrouvons milliardaire. La guerre l’aura enrichi. Mais le vent tourne et Joanovici perçoit que les alliés d’aujourd’hui ne le seront plus demain et qu’il aura des comptes à rendre sur l’amas de cette colossale fortune…Il décide donc froidement de préparer son avenir en agissant pour le compte de la Résistance dans le seul but de récupérer de solides certificats de moralité au moment voulu. Je suis un peu déçue de cette tournure prise. J’appréciais la complexité du personnage, ses doutes, ses hésitations, ses « remords »…Là, il m’apparaît froid et cynique. Juste vénal et calculateur. Même si le tome se lit très bien parce qu’il bénéficie d’une écriture fluide et d’un découpage intelligent, il m’apparaît un peu trop manichéen. Les dessins quant à eux semblent maîtrisés, Vallée atteint une virtuosité qui s’imprime sur la rétine… Ne boudons pas notre plaisir, c’est un bon tome d’une série excellente qui a choisi de présenter l’une des plus troubles partie de l’Histoire de France au travers d’un personnage et de faits réels (on peut faire confiance à Nury…sa documentation ne se résume pas aux chroniques des encyclopédies communautaires en ligne...), rajoutant ainsi une dimension cruellement dramatique à notre lecture.