Quasi unité de lieu (Pantin et Paris)et quasi unité de temps (un WE) pour ce drame en deux actes. D’abord il y a ce gris verdâtre, ambiance de front de guerre, puis l’irruption tour à tour du rouge, en mare, en marigot de sang et du jaune moutarde des gaz. L’horreur allant crescendo, l’incompréhension de ce qui se joue de même. Cinq pages et l’on est saisi dès le prologue par l’ambiance, par ce dessin qui prend aux tripes, par cette douleur qu’il communique. Et au fil des pages, ce lien, cette tension ne faiblit pas. Quelques accalmies parfois, comme la planche 51, nous permettent de souffler, mais c’est le plus souvent ce destin de sang dont le rouge parsème les pages et l’histoire de la grande guerre dont il se fait l’écho qui irriguent le scénario et les dessins... Le scénario de ce tome 1 est d’ailleurs à la hauteur du dessin, présentant les personnages, positionnant les chassés croisées, dévoilant un peu de ce terrible drame de soldats cobayes, en observation dans l’enfer des tranchées. C’est donc une réussite, vivement le tome 2