Voilà un premier tome qui ne laisse pas indifférent. Pour le moins qu’on puisse dire, c’est que l’auteur sait où il va. Il vaut mieux d’ailleurs car le lecteur a tendance un peu à se perdre à la première lecture. Alexis Laumaillé a choisi d’écrire un thriller à la façon d’un puzzle que le lecteur doit reconstituer page après page. Un beau défi, dont l’originalité prime sur la facilité de lecture, rendant ainsi ce premier album si intéressant. Nous ne suivons pas une mais deux histoires ; celle de d’Appleton, qui suite à un grave accident de la route va se retrouver défigurer avant d’être partiellement soigné avec des morceaux de greffes provenant d’un autre corps, celui d’Hawkins, le protagoniste de la seconde histoire. Suivre deux histoires en parallèle était trop facile pour l’auteur qui a préféré compliqué la tâche en mélangeant des moments clés de la vie de chacun des personnages. Il fait apparaître ainsi leurs histoires à des périodes pré et post accident, en alternant passé et futur au gré des éléments qu’il veut bien dévoiler. Par ce moyen, nous suivons, tel un détective, une enquête autour de tatouages bien particuliers. Même s’il faut un petit temps d’adaptation à cette gymnastique, ce premier tome, servi par des dessins particuliers dont le trait imprécis gêne par moment la lecture, rempli son rôle. Il accroche le lecteur, même si le travail à fournir pour la lecture et la qualité des dessins pourront freiner voire en rebuter certains…