Il y a quinze ans déjà, Alexeï était tué par l’Ourso, l’Homme à tête d’ours. Depuis, ses frères aînés, Mikhaïl et Fédor ne se sont plus adressés la parole. Mikhaïl est parti. Fédor est resté, seul avec sa mère, au fin fond de cette Russie enneigée et inhospitalière. Quinze ans après, Mikhaïl revient et accepte de suivre Fédor dans sa folie vengeresse. Folie, car dans ces bois, plusieurs géants à tête d’animaux rodent. Et pas seulement leur ennemi juré, l’Ourso.
Le récit, bien qu'immergé dans un monde semi-fantastique, est plutôt simple mais efficace. Les tourments que la mort violente de leur benjamin a provoqués ont besoin d’apaisement. Lorsque l’un a choisi la fuite, l’autre choisit la vengeance. La rivalité, la culpabilité, le chagrin sont parfaitement perceptibles grâce à des dessins très expressifs. L’immensité neigeuse, accentuée par les cadrages, augmente cette impression de solitude qu’éprouvent les deux protagonistes. Les couleurs sont lumineuses.
Au bout du chemin, la quiétude n’est pas dans la vengeance: le Talion est d’une autre époque. Il aura fallu quinze ans aux deux frères pour aboutir à ce constat, j'aurais aimé le sentir s'imposer au fil des vignettes, plus lentement.
Premiers pas réussis dans l'univers du 9e art pour David Alapont.
En bref
6
Lauriane
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