Catalyse nous emmène dans le quotidien de Lionel, auditeur financier effacé, complexé et sans grandes convictions ni ambitions. Mais l'arrivée d'un de ses collègues va bouleverser ce morne quotidien. En effet, Simon est très différent de Lionel et va fasciner ce dernier ; il est zélé, mystérieux et militant d'extrême gauche. Très vite Simon va découvrir des irrégularités dans les comptes de l'entreprise qui les embauche et va décider d'en trouver la raison et le coupable. Le dessin nous apparaît avec un encrage nerveux, rempli de traits comme autant de coups de stylo. Les expressions des personnages sont souvent sombres et fermées, la mise en couleur est très peu lumineuse. Le tout se dépeint sur fond de décor industriel, ce qui achève de mettre en place le polar. Le récit démarre très lentement, dans un premier temps on assiste à l'ennui du personnage principal et à la répétition inlassable de ses journées. On ne comprend d'ailleurs pas tout de suite où l'histoire va nous mener, l'intrigue n'apparaît que plus tard, laissant place à une chronique sentimentale malheureuse dans les premières pages. Puis l'atmosphère du récit prend place, s'insinuant à travers les pages, grise, froide et oppressante. En définitive cette bande dessinée se présente à la limite des genres, entre le polar, le roman graphique, la chronique sociale ou encore le drame psychologique. La narration est judicieuse et nous plonge avec brio dans le monde déshumanisé de l'entreprise, avec un revers inattendu au récit qui saura sans aucun doute vous surprendre !