Mai 1943. Louis, le visage tuméfié, est arraché aux mains des allemands par André. Cinquième planche, saut dans le temps : 14 juin 1940. Les allemands entrent dans Paris. C’est l’heure de l’exode pour des milliers de parisiens, comme Sonia, juive allemande. Mais c’est aussi la première rencontre du trio de protagonistes : Sonia, Louis et André. Louis conduira Sonia et son importun fiancé hors de Paris, en Bretagne. Un road trip, rien de tel pour faire connaissance. Trois histoires dans l’Histoire. Trois personnages attachants mais pas tant manichéens qu’on aurait pu le craindre. Trois engagements pour des raisons différentes : l’idéalisme d'André qui répond à l'Appel de De Gaulle, l’embauche forcée de Sonia en tant que traductrice pour le compte du colonel allemand Schneider qui mettra à profit cette situation professionnelle afin d'effacer les traces de ses camarades communistes. Quant à Louis, on ignore tout ce qui lui arrive entre le 18 juin 1940 et ce jour où il recroisera Sonia à Paris. Trois destins qui bénéficient d’un chassé croisé autant dû à leurs activités résistantes qu’à leurs sentiments. Les dessins quant à eux sont précis, élégants, sans être démesurément esthétiques. Un réel souci de véracité historique anime Plumail,le dessinateur, ajoutant encore au réalisme de l'histoire. Des bases sont posées, des questions me taraudent, et la fin du tome avec ce nouveau saut dans le temps m’interpelle ! 1943… Sonia est appelée Marianne (titre du tome 3), elle est forcée de monter dans un train en direction de Berlin au départ de Compiègne. Juste le temps de lui griffonner quelques mots : elle est enceinte. Mais à qui écrit-elle ? Je lirai sans aucun doute la suite.