Des contours hachurés, de l’encre pour colorer, des phylactères et bandeaux en forme de parchemins jaunis, en partie déroulés, ce conte traditionnel arménien prend l’aspect de ceux qu’on (re) découvre, en vidant les greniers, dépoussiérant leur couverture et s’asseyant en tailleur adossé à une malle pour mieux y (re) plonger. Agréable première impression. Prince de Sassoun…ça fleure l’exotisme ! De sa jeunesse à la libération de son peuple en passant par les révélations entourant sa naissance et une guerre fratricide, nous suivons le long de ces 64 pages, l’histoire d’un prince hors du commun, descendant de la belle Dzonig et de la Source Magique dont les descendants, lui-même et ses aieux avant lui, ont tiré un pouvoir, un don surnaturel. Mi-dieu, mi-humain dont la destinée est étroitement liée à celle de Typhos, démon des vents, dont la malédiction emporta les souverains de Sassoun le soir même de sa naissance… Mélangeant des références mythologiques et historiques plus contemporaines, des épées magiques et chars d’assaut à un mythe aussi classique que la rivalité qui oppose deux demi-frères, ce conte-là est très agréable à suivre. Je n’attendrai pas que la poussière s’accumule sur sa couverture pour le relire.