C'est dans un monde enveloppé par le mystère et côtoyé par la magie, que l'essence même de toute magie va subir la convoitise du mal absolu. Alors que ce conflit latent, découlant de convoitises ancestrales, semble prendre place dangereusement, les acteurs liés à cette destinée font peu à peu leur apparition. Mais il n'est pas dit que l'issue soit celle que l'on attend.  "La Dame perdue" possède un défaut commun à beaucoup de premiers tomes, vouloir introduire un maximum de personnages tout de suite tout en ménageant bien trop d'intrigues en prévision de la suite. Ce qui consiste un frein à la lecture, une difficulté à entrer dans ce brouhaha de situations et de personnages, avec trop peu d'élément scénaristiques pour nous accrocher et pour nous construire un avis. Une introduction de série un peu maladroite, mais qui graphiquement a de quoi rattraper un peu ces premiers tâtonnements. Car le génie de l'auteur est ici indéniable dans les dessins, qui sont dynamiques, originaux et stylisés. Ils s'imposent, en effet, avec force dans des ambiances et des compositions mystérieuses et épurées.  Ce premier tome se présente à nos yeux comme un véritable petit bijou graphique. Néanmoins, il gagnerait à être animé par un souffle scénaristique plus convainquant que l'on ne peut qu'espérer dans la poursuite de cette série ; il serait en effet dommage de ne pas accorder le plaisir des yeux au plaisir de la lecture.