Cet ouvrage réunit en un seul tome les deux volumes parus des rêves de Milton. On est au sein d’un récit noir où se côtoient la misère et la violence. Ils sont des déclencheurs comme le sont aussi l’évènement ayant engendré le handicap du frère de Milton, Billy, la crise de 1929 qui met ces paysans ruinés sur les routes et la simplicité de Milton, fort physiquement, faible intellectuellement. Petit à petit le drame se noue jusqu’à son inéluctable dénouement. Les dessins sont durs, anguleux, sans concession aucune. Le format ne favorise pas le suivi par le lecteur. Les cases sont trop petites, la tristesse et la noirceur en déborde. Quand chaque expression et chaque détail compte, un peu plus d’espace aurait été bienvenue. Le dessin est fort, tranchant, par ses contours noirs que n’arrivent pas à adoucir les couleurs à l’aquarelle. On est dans la réalité, crue, sans fard, mais pour ma part j’ai eu du mal à (re)rentrer dans le récit, à adhérer, à accrocher, à y croire. Un beau et bon travail donc mais qui ne m’a pas touché au cœur, bien que mes yeux l’aient apprécié. En bref : Récit dramatique dans l’Amérique de l’après 29, sur un dessin tranchant et tristement beau.