Grande, élancée, longs cheveux noirs, descente de reins affriolante et coup de crayon magistral, Priti, vingt ans, est appelée à rejoindre le harem du roi monghol Jahangir, non pas pour faire partie des nombreuses courtisanes, elle est trop éprise de liberté pour céder, mais pour immortaliser leur quotidien et en assembler les différentes scènes dans un muraqqa’ , commandé par la reine Nur Jaha. Avec elle, nous plongeons dans les délices, l’insouciance, l’intimité, la nonchalance d’un zenana au XVIIe siècle et en découvrons l’inflexibilité des règles, des codes ainsi que les mesquineries, manigances, complots et châtiments.
Les personnages et décors sont magnifiques, admirablement fidèles à des représentations d’époque. Les couleurs chaudes, lumineuses. L’ambiance du sérail est délicieusement complexe mêlant toute la sensualité des concubines à leurs machinations pour devenir la favorite, au contexte politique d’une Inde s’ouvrant aux colons anglais…L’immersion dans cette Inde dorée fut quasi-immédiate et le plaisir des yeux a perduré une fois que je les avais refermés tant ils avaient imprimé tout ce qu’Ana Mirallès leur avait dessiné.
Un magnifique premier tome d’une série annoncée en 4.
En bref
Une plongée dans une Inde dorée du XVIIe siècle, dans la sensualité d'un sérail auquel Ana Mirallès prête tout son talent et Emilio Ruiz Zavala offre une réelle profondeur, une véritable complexité. C'est très beau, mais pas que!
8
Lauriane
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