120 planches de trois à quatre cases, comme autant de saynètes à chute humoristique, qui s’enchaînent pour nous offrir un récit choral cohérent mettant en scène des couples enfants-doudous sur le principe de Calvin et Hobbes. Voici donc qu’entrent en scène, dans les jardins sucrés, Tiffany (petite rousse avec tout plein de devoirs à faire) et un panda glouton, Dorothée (la jolie crâneuse) et son Poney-Licorne-Pégase (oui, oui, ça en jette!), Hugo (petit garçon bagarreur) et Brütor (son intello de doudou) chez les plus jeunes ou encore Maxime et un Kokoala dont il aimerait bien se débarrasser au rayon ado. Ajoutez-leur l’éternelle baby-sitter qui ne croit pas aux délires fantasques des enfants et ratatine un dragon trop fort aux échecs avec un rocher invisible, un gardien des clés avec la plus désirable de toute : celle qui ferme les bouches, une grand-mère très moderne et une fée dont il ne faut pas dire de mal… "Jardins sucrés" est une lecture des plus agréables, servie par des dessins stylisés très modernes et cartoonesques (Fabrice Parme signe aussi la série télévisée «La famille Pirate »), des couleurs gaies, vives, des décors épurés parfois minimalistes dont le fond conserve une unité par gag et un scénario qui bénéficie d’une signature qui n’a plus à prouver, selon moi, sa qualité. Un shampoing pour les petits lecteurs dont les adultes s’empareront quand ils seront couchés…parce que s’ils sont sucrés, les jardins n’en gardent pas moins une note acidulée que j’ai vraiment appréciée.