« Aux armes ! Crabes carrés ! Formez vos bataillons ! Marchons, marchons ! Contre la Rectitude, Suffit d’tourner en rond ! » (à chantonner sur l’air d’un certain Rouget…ça ne s’invente pas !) Il en faut de l’abnégation, de la volonté, du courage, de la témérité même et de profonds idéaux pour s’élever contre l’ordre établi et avancer à contre-courant (ou en tournant). Il en faut du charisme, de l’éloquence, de la persuasion pour faire des émules et faire grandir un vent de révolte. Chaque Révolution compte ses figures emblématiques, celles qui ont bousculé et fait évoluer l’ordre établi et ainsi ouvert la voie à un autre destin que celui, rectiligne, qui lui était dédié. Sur les plages de l’Estuaire de la Gironde, tel Che Guevara ou Robespierre, Soleil s’est élevé contre la Rectitude, parti crabesque prônant la trajectoire rectiligne et immuable en osant…tourner ! Bon certes, ce n’est ni la volonté, ni le courage, ni une quelconque idéologie qui l’ont amené à ce prodige, mais ce qui est fait est fait. Un vent de révolte s’élève au sein du peuple des Cancer Simplicimus Vulgaris et une poignée d’entre eux s’organise pour faire valoir ce nouveau droit pendant que leur leader Soleil s’en retire dans un retraite abyssale à la rencontre de son destin, ou plus exactement de motivations élevant son acte au rang de rébellion plutôt qu’à celui de simple réflexe de survie. Heureuse une fois de plus de suivre ce mouvement amorcé dans le tome précédent. Je m’y amuse follement. La critique sous-jacente de notre société humaine ne saurait nous échapper. En revêtant un graphisme fort stylisé, un charme très seventies et en arborant tant d’humour, ce livre tient toutes ses promesses et pourtant, le premier tome avait mis la barre très haute !