L’histoire est dure, celle d’une fin de vie dans la maladie et la douleur. Situation cruelle pour celui qui la vit, le père qui n’attend peu à peu plus rien que la délivrance dans les conditions, les moins pire possibles. Situation invivable pour son fils, qui assiste impuissant à ce glissement. Nous assistons, spectateurs, à ce drame qui se joue, et qui va aboutir à la demande d’aide du père. Le dessin traite des situations et des personnes avec respect, sans distanciation mais sans pathos. On est comme inclus dans ce qui se joue entre deux êtres qui se rapprochent avant de se séparer. Les couleurs sépia ajoutent à la douceur du traitement des personnages. Au cours du récit, certainement pris par lui, on croit voir des visages plus graves des traits plus hachurés, plus noircis. Mais un retour arrière de quelques pages montre que non, que l’on a simplement cru fort à l’enchaînement des images et vu en elle ce qu’elles voulaient montrer sans que le dessin en ait fait trop réellement. En épilogue, une vie s’échappe, avec la possibilité pour le lecteur de choisir comment, et une autre éclot et grandit. Tout est justement suggéré. Un sujet grave et triste, traité avec sérieux, réflexion et humanité. Bravo