C’est un sacré nain qu’on découvre au fil des pages. Fils d’un grand roi nain et futur héritier, Yorgi est, malgré quelques planches le montrant dans des positions assez délicates, un nain courageux et très puissant dont les seules faiblesses restent de s’être lié d’amitié à un humain et d’avoir eu la vie sauvée par un elfe (Honte extrême pour un nain). L’album est servi par des dessins assez originaux, avec un trait simple dénué de décors pour ne montrer le plus souvent que les personnages dont la disproportion importante de la tête permet d’accentuer les expressions des visages (même si pour Yorgi, ce sont les cheveux qui prennent les trois-quart de l'espace). Il n’est coloré que par des nuances d’orange, de noir et de blanc. L’auteur a supprimé les cases, ou du moins les a dématérialisées, pour lui laisser un peu plus de liberté sur les dessins, comme pour les cases en une planche, et rendre la lecture peut-être un peu plus fluide. Les gags sont bons et font sourire, que ce soit dans la taverne, pendant la quête d’un trésor ou dans des petites scènes de tous les jours (enfin, pour un nain…). Malgré ce qui existe déjà dans le même registre, ce nouvel album arrive à se démarquer en nous dépeignant un nain naïf, notamment sur les femmes dont il ignore encore tout, mais aussi encore enfant puisque ses seules préoccupations sont d’agrandir sa collection de haches, trouver de nouveaux trésors, boire quelques bières et trucider quelques elfes, orques ou encore gobelins…. Un très bon moment avec en plus un embryon de fil rouge qui pourrait justifier une suite dont je reste cependant sceptique quant à sa nécessité… A suivre donc.