Au royaume des aveugles, les borgnes sont rois ! Imaginez un monde dans lequel on aurait poussé la vidéo-surveillance et le contrôle des données que chacun génère à son paroxysme, où il ne serait plus possible d’être ou d’agir sans la certitude (consciente ou inconsciente) qu’un big brother vous surveille. C’est dans cette société et ce système qu’évoluent les personnages de cette nouvelle série. La tentative d’attentat d’une jeune fille pour atteindre un centre de traitement des données récupérées tourne à l’échec et elle disparait. Son frère se lance alors à sa recherche en s’engageant dans la police, au désespoir de son père, pourtant ancien policier. Le dessin très particulier surprend au premier abord mais a un excellent rendu. On se sent dans une capitale européenne telle qu’elle pourrait être dans un futur proche en mettant en scène ce que sont aujourd’hui des prototypes communicants (miroir, …) et qui seront peut-être demain des objets de la vie courante. Rien d’éclatant dans le trait, la couleur ou la mise en page. Un trait qui ramène au quotidien, qui transpose cette anticipation à un univers quasi contemporain et qui de ce fait renforce le message du risque potentiel que nous courrons dès aujourd’hui dans la multiplication des données et de leur possible détournement à des fins délictueuses. Un augure que nous pourrons vérifier dans peu de temps et qui fait froid dans le dos.